Voilà une
minie storie
Si j’avais su
Je me souviens de ta silhouette impuissante sur le pas de la porte, brouillée par des larmes qui perlaient. Tu essayais de me retenir en tentant de bredouiller quelques mots, mais je ne t’ai pas laissé parler. Blessée par un fracas de verre, déjà mon sang s’en allait. A cet instant je n’aurais pu imaginer, qu’il ne serait pas le seul à me quitter. Les bruits de mes pas m’étaient assourdissants, le temps semblait s’être accéléré. Je ne savais pas où aller, j’étais complètement déboussolée. Les joues noircies par un maquillage étalé, j’avançais sans penser. Et le soir à un café, je me disais simplement que ça allait passer.
Etait-ce à ce moment là que tu passais, au dessus de moi sans que je te vois, pour aller travailler, sans un baiser ? Est-ce parce que le ciel m’en voulait, est-ce parce qu’il me punissait ? Tu ne t’en serais jamais allé, si je te l’avais demandé. Il aurait suffit d’un mot de moi, pour qu’en ce moment je sois encore dans tes bras. Si je pouvais tout effacer, si je pouvais recommencer, je donnerais tout ce que j’ai pour que ce jour n’ai jamais existé, pour qu’il ne ce soit rien passé. Je t’avoue que je ne sais même plus pourquoi tout cela est arrivé, mais ce qui est sûr c’est que rien ne le valait.
Depuis ce jour j’ère, un peu partout, effarée, car je ne sais guère où tu t’en es allé, malgré tout je m’obstine à croire que je te retrouverais. Je me tue à dire aux autres qu’au fond de moi je le sais, ils ne me croient pas mais toi et moi on le sait, les âmes sœurs ne se perdent jamais.
Je sens ta présence à chacun de mes pas, ton odeur ne me quitte pas et ta voix s’obstine à me chuchoter des mots dont toi seul à le secret. La brise de vent me fait frissonner, comme pour me rappeler que tu n’es plus là pour me caresser. Mes lèvres ne réclament que tes baisers, que peut-être plus jamais je n’aurais.
Je n’ai pas la force de retourner, là où nous étions domiciliés, le vide ne ferait que me rappeler que ton absence est trop lourde pour être pesée et que mes faibles épaules ne peuvent le supporter.
Je me souviens quand on s’est rencontré, il nous avait suffit d’un regard pour savoir que nos futurs seraient mélangés. Très vite, nos chemins ne pouvaient plus être séparés, notre histoire rimait avec éternité et nous dessinions ensemble les mêmes projets, avec nos regards déjà communiés.
L’éclat de ton sourire allumait le mien, dorénavant et à jamais, il demeurera éteint. Mes yeux sont asséchés, mon visage est crispé, plus aucune expression ne peut le traverser. Et si il venait un jour où quelqu’un le toucherait, j’ai bien peur de ne pouvoir éviter le fait qu’il se casserai.
Mon corps est orphelin, sans cesse il cherche le tien. Dans la lumière ou l’obscurité, il ne veut pas comprendre que tu es trop bien caché. Lui aussi est persuadé, qu’il peut te retrouver. Il demande son chemin, se presse dans des vas et viens. Certains on beau lui dire que tu es loin, il ne s’arrête pas de leur expliquer que tu ne peux devenir un souvenir et que quoi qu’il arrive ce qui vous lie ne peut se finir.
A chaque seconde je nous revois, main dans la main ici ou là, profitant de chaque moment où nous étions tous les deux, tous ces instants étant indéfinissables, les mots eux-mêmes n’existant pas, nous sommes les seuls à avoir vécu ce que nul autre ne connaîtra.
Aucun merci ne comblera, l’entièreté de tout ce que je te dois. Je n’aurais jamais assez du temps qu’il reste à ma vie pour ça. D’ailleurs, elle est bien trop triste pour moi sans toi alors pour dernier acte, aujourd’hui je me penche vers toi pour te demander, pourras-tu me pardonner ? Parce que là où tu es, c’est par ma faute que tu y es allé. Si tu savais comme je m’en veux, de m’être si vite emportée, d’avoir laissé notre histoire à cet épisode là. Mais il n’est pas en mon pouvoir de rectifier le passé. Même avec toute l’envie et tout l’amour qu’il existe en moi, la vie ne me permettra jamais de toucher au cadeau qu’elle m’a fait et que j’ai eu la maladresse de gâcher.
Maintenant, il ne me reste plus qu’à te rejoindre là où tu es car ton cœur est loin, bien trop loin du mien, qui ne veux plus battre sans le tien et qui, en ce jour bien sombre d’été, est brisé de voir sur cette pierre, ton nom qui y est gravé.