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 [Fini] Un peu de lecture...

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Carey
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Carey

Carey


Localisation : 89 - Migennes
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MessageSujet: [Fini] Un peu de lecture...   [Fini] Un peu de lecture... EmptyLun 6 Déc - 14:12

Cette histoire là ne parle pas de Matt, si ce n'est qu'il a 2 chansons qui collent bien au texte.

C juste une histoire d'amitiés qui se créent par des sites, des forums, des rencontres de fans... comme il peut s'en passer ici.
Le seul truc c que c'est 2 amis qui me l'ont inspiré, et le mec, on lui a plusieurs fois fait la reflexion qu'il ressemblait à Matt lol sur une photo, une fan de Fab demandait qui était à côté d'un ami à moi, et une autre fille 'Mais c Matt des Link Up tu le reconnais pas ????!!!' genre !! lol Donc moi j'ai écris l'histoire en prennant modèle sur eux deux. ^^
Mais bon je vous accorde que c léger et que ça risque d'être HS avec le Mag pour le moment.

Mais je suis en train de faire la suite, et mon héroine qui est ballerine, va faire des plateaux télé pour noel - vu que c l'époque des ballets - et il se pourrait bien qu'elle croise un artiste RnB en promo... Rolling Eyes
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Carey

Carey


Localisation : 89 - Migennes
Date d'inscription : 22/11/2004

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MessageSujet: Re: [Fini] Un peu de lecture...   [Fini] Un peu de lecture... EmptyLun 6 Déc - 15:31

ENSEMBLE A PARIS…

[Fini] Un peu de lecture... Hok_Mel_Citadine1.th

Chapitre 1

D’autant que je me souvienne, je n’avais jamais eu de vrais amis. Pas seulement quelqu’un sur qui compter quand tout va mal. Mais justement un ami à appeler pour partager les bonnes nouvelles, avec qui parler du dernier film, ou à qui demander conseil pour ma dissertation d’histoire. Je venais de passer les seize premières années de ma vie en tête à tête avec moi-même. Mais je sais, j’étais seule à blâmer. Je n’allais pas vers les autres. J’avais toujours eu le désagréable sentiment d’être de trop, de déranger. J’avais l’impression, en fait, que les gens ne m’aimaient pas.
C’était sans doute une réaction normale quand les premières personnes sur cette Terre qui auraient du m’aimer ne l’avaient pas fait. Je ne savais pas vraiment ce qu’il s’était passé. Ma mère était tombée enceinte, mon père l’avait quitté, et quelques mois après ma naissance, elle l’avait rejoint en me laissant à ma tante. Je ne pouvais pas me plaindre, je n’avais jamais manqué de rien. Pas même de ces parents que je ne connaissais pas et pour lesquels je ne ressentais rien. Avec ma tante, on se payait souvent de sacrés délires. Elle était d’une nature joyeuse, toujours à plaisanter avec tout le monde. Je ne me suis donc jamais sentie plus malheureuse qu’une autre. Au contraire, vivre différemment n’était pas pour me déplaire.
Quand j’étais petite, j’avais comblé ma solitude par les poupées, les livres, le dessin… et la danse ! J’ai commencé à 7 ans et je n’ai jamais arrêté. A la maison je mettais toujours des demi-pointes en guise de chaussons, et dès que mon esprit s’évadait je me voyais sur la scène de l’Opéra Garnier, dansant mes propres ballets sur la musique de Moulin Rouge…Je m’imaginais Clara dans Casse-Noisettes… J’avais tendance à trop rêver pour oublier cette vie banale et solitaire. Et question solitude, la danse n’est pas une activité où l’amitié prime. Je suivais des cours à Paris deux fois par semaine et je connaissais à peine les filles avec qui je m’entraînais. Pour être la meilleure, c’était chacune pour soi !

Depuis que ma tante avait fait mettre Internet, je passais beaucoup de mon temps sur des sites et sur une messagerie instantané, MSN, qui me permettait de discuter avec des internautes. Fan de Star Academy 2, je m’étais fait des connaissances sur les sites de Fabien Fasake et d’Emma Daumas, mes chouchous de cette année là, et j’aidais les webmasters à s’occuper des forums. C’est comme cela que j’avais fait la connaissance de Franck, qui s’occupait des rubriques presse. Tous les soirs, après les émissions quotidiennes on se donnait rendez vous sur MSN pour parler de Star Ac, des sites, de tout, de rien… Sans se connaître, sans se voir, je lui racontais des choses sur ma vie que je ne disais jamais à personne. Lui aussi me confiait ses problèmes, ses soucis, et sans que je m’en rende compte, quelques semaines plus tard il était devenu la personne la plus importante de ma vie. Moi qui ne m’attachais jamais à personne, je me surprenais à m’intéresser à ce garçon.
Mais le plus étrange était que ça semblait être réciproque. Un week-end, avec ma tante nous étions allé rendre visite à la famille et je ne m’étais pas connectée pendant deux jours. Le dimanche, Franck me faisait un texto pour savoir si tout allait bien, si je n’étais pas malade. Je n’étais pas habituée à rendre des comptes à qui que se soit, et je pensais que mon absence passerait inaperçue. Mais non. Je finissais par prendre goût à ces petites marques d’attention.

En Novembre, Fabien avait quitté l’aventure Star Academy et commença à faire des séances dédicaces au restaurant de ses parents, à Maisons Laffitte. C’était assez loin de chez moi quand même. J’habitais à St Pierre dans le 91 et le Yéti’s se trouvait dans le 78 ; résultat : 2h de RER ! Par chance je retrouvais à Châtelet deux autres fans, Laura et Chloé. Une ou deux fois par mois nous faisions notre petite excursion. Le Yéti’s fermait à 2h du matin et nous attendions à la gare de Maisons Laffitte le premier RER à 5h30. Ca me faisait du bien de parler avec d’autres filles de mon âge qui partageaient la même passion. On se comprenait toutes les trois, on avait l’air d’avoir les même vies solitaires, et les mêmes vendredis galères après nos nuits blanches dans les Yvelines !

Chapitre 2

Pendant les vacances de Noël, j’avais insisté pour que Franck vienne me rejoindre quelques jours à Paris. Il était à la fac de Dijon donc impossible de venir en période scolaire, mais pendant les vacances, il pouvait s’accorder un ou deux jours de relâche. J’avais appréhendé cette rencontre une semaine à l’avance, et la veille, impossible de dormir. On s’entendait si bien sur le net, mais en vrai comment cela allait-il se passer ? Il connaissait ce rêve ridicule d’être un jour ballerine et savait que je n’étais pas aussi sure de moi que je le laissais paraître. J’aurais voulu jouer les parfaits guides de Paris, or il savait aussi que j’avais un peu peur des transports. Je lui avais bien évidemment confié que je détestais prendre le dernier RER après les cours de danse, quand il y avait à tout casser cinq ou dix passagers dans les rames. C’était là qu’il risquait le plus de se passer quelque chose ; pas à 17h quand c’était l’heure de pointe. Mais finalement notre rencontre se passa bien. Comme si on s’était toujours connu.

Je l’avais attendu à la Gare de Lyon et emmené à Maisons Laffitte ; il avait réservé une chambre à l’hôtel Ibis. Sur les photos qu’il m’avait envoyé par email, je ne m’étais pas rendu compte à quel point il était grand, fort… et beau ! Les garçons de ce genre ne m’adressaient pas la parole au lycée. Je ne fréquentais pas vraiment les élèves considérés comme étant ‘cool’. Pour la première fois, je faisais un trajet sans cette petite boule de peur qui me serrait le ventre quand le métro était peu chargé. Je m’étais tout de suite sentie en sécurité avec lui. Peut être que le fait qu’il soit ceinture noire de karaté n’y était pas étranger non plus !
Le soir, on avait passé une super soirée au Yeti’s. Fabien nous avait fait la surprise d’inviter son amie Emma Daumas. Et tous les quatre on avait fini la soirée à discuter jusqu’à la fermeture du restau. On en revenait pas que ces deux là soient aussi disponibles pour leurs fans. Ils avaient signé des tas d’autographes et parlé au téléphone avec ceux qui n’avaient pas pu venir. Vers 2h, après une énième bise à nos deux stars, je m’apprêtais à regagner la gare, mais Franck n’avait rien voulu entendre, il m’avait ramené avec lui à l’hôtel.

- T’es folle, tu vas pas attendre toute la nuit dehors ?!
- Mais j’ai l’habitude, je fais toujours ça avec Laura et Chloé quand on fait soirée-Yeti’s.
- Ben ce soir y’a pas moyen. Je ne te laisse pas toute seule à la gare. Se serait idiot vu que j’ai une chambre au Ibis. En plus il gèle !

Je l’avais donc suivi dans sa chambre. Mais à peine installée sur le lit, devant la télé, je me suis endormie comme une masse ! J’ai appris que plus tard qu’il avait passé un moment à me regarder.

Il avait dû repartir le lendemain. Après un tour sur les Champs Elysées, un repas au Mac Do et une visite à la Fnac, il fallut déjà songer au retour. Je l’avais raccompagné Gare de Lyon et malgré les blagues qu’il faisait tout le temps, j’étais un peu triste. J’aurais voulu le garder avec moi. Avoir toujours sa présence rassurante pour rentrer à St Pierre. Dans les films les adieux ont toujours un air théâtral mais là, pas de larmes, pas d’embrassade. Je n’avais pas osé non plus le serrer dans mes bras. Je l’avais juste regardé partir… Et soudain une lourde tristesse s’était emparée de moi alors que je redescendais prendre le RER. J’étais à nouveau seule…

Je savais que mes parents avaient eu d’autres enfants après moi. Si seulement j’avais eu un frère comme lui pour veiller sur moi, ma vie aurait sans doute été différente… J’avais rarement pensé à mes parents avant, ou à mes frères et sœurs. Ils ne faisaient pas partie de ma vie, et je n’avais jamais ressenti le besoin d’aller vers eux, d’entreprendre quelques recherches que se soit. Ils n’avaient pas voulu de moi donc à quoi bon retrouver des gens qui ne nous aimaient pas ?
Bizarrement la première fois que je parlais de cette blessure, ce fut à Emma. Dans l’intimité de la salle karaoké du Yeti’s, une soirée de Janvier, je lui avais confié combien la présence d’un frère m’avait manqué. Elle était fille unique elle aussi. Elle comprenait cette relation d’amitié fraternelle qui me liait à Franck, vu qu’elle avait vécu la même chose au château avec Fabien. Enfant, elle s’était souvent sentie seule. Et c’était étrange ce sentiment d’insécurité qu’on pouvait ressentir. On se disait que si jamais il arrivait quelque chose à nos parents, que deviendrait-on ? Cette fois on serait seule, pour de bon. Et c’était encore valable maintenant. Qu’adviendrait-il de moi s’il arrivait quelque chose à ma tante ? Pendant un bon moment, Emma et moi ne parlions même plus. Je l’avais vu pleurer souvent au château, mais la voir comme ça, juste devant moi… Elle pleurait mes larmes. Et quand elle se rapprocha de moi pour me prendre dans ses bras, ce fut comme si un barrage s’écroulait pour laisser libre cours à un torrent de larmes. Jamais personne ne m’avait prise dans ses bras pour me réconforter, et je sentais qu’on était liés par cette blessure si vive… Emma m’avait emmené au deuxième étage, dans le petit appart au dessus du restaurant, parce qu’on avait l’air bien toutes les deux à pleurer comme ça au milieu des gens qui s’amusaient et riaient. On avait passé la nuit ici. On était toutes les deux trop bouleversées pour reprendre la route, ou attendre trois heures à la gare.

à suivre...
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Carey

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MessageSujet: Re: [Fini] Un peu de lecture...   [Fini] Un peu de lecture... EmptyLun 6 Déc - 15:56

Chapitre 3

Je n’avais pas revu Franck avant le mois d’Avril, pour les vacances de Pâques. Il faisait frais mais notre petite bande s’était retrouvée au parc de Maisons Laffitte. Chloé et Laura étaient venues avec Erwan, un autre ami du net. On s’était nommé le Club des Cinq, et à force de se parler sur MSN on était tous devenus très liés. Jamais je n’aurais pensé que des gens rencontrés sur Internet pourraient devenir de vrais amis. Beaucoup se satisfaisaient de cyber-relations superficielles, mais nous, on s’était rencontré en vrai et cela nous avait encore plus rapproché. J’étais ravie de les avoir tous les quatre, ils étaient mes seuls amis. J’étais dans mes pensées quand Erwan me ramena sur Terre.

- Mélissaaa !! Houhou !!
- Oui ?
- On fait quoi maintenant ? demanda Chloé.
- Ca pèle ! Se plaignit Laura.
- On peut aller prendre un cappuccino ou un café au Cosy. C’est le seul endroit que je connaisse…

Ce café n’était pas loin de la gare. C’était là que Fabien m’avait donné rendez-vous un après midi pour faire le point sur les news du site et signer des autographes. C’était un endroit très chaleureux. Un library shop comme il en existe en Angleterre et aux Etats-Unis. Des étagères de livres parcourraient les murs et la déco était dans les tons rouge sombre. La cabine téléphonique devant l’entrée, réplique de celles que l’ont voit à Londres, ajoutait définitivement une touche branchée et anglo-saxonne On s’était assis dans un box au fond, et j’avais choisi exprès de me mettre à côté de Franck pour siroter mon ‘chocolat cosy’ qu’il avait regardé d’un air dégoûté comme si c’était quelque chose d’affreux.

- Mais c’est quoi cette mixture ???
- Un chocolat avec de la cannelle, de la noisette et de la chantilly…
- Beurk !

On avait passé le reste de l’après midi au café. Pourquoi ressortir alors qu’on était bien au chaud ? Les autres ne le voyait pas, mais sous la table, Franck me prenait la main et par moment on se souriait d’un air complice. Tout le monde parti manger chez eux et je restai seule avec lui. On partagea une Pizza Hut dans sa chambre. Je ne voulais même pas penser au lendemain, à son départ. J’allais encore avoir le cafard. Sur le net, je n’aurais pas hésité une seconde à lui confier mes états d’âmes mais les choses étaient moins faciles à dire en live. Au bout d’un moment je me décidais quand même à lui parler.

- Tu sais, je voudrai trop avoir un frère comme toi…
- La bonne idée ! Moi je préfèrerai avoir une copine comme toi !
- Bien sûr !… Comme si tu ne connaissais pas des filles dix fois mieux à Dijon !
- Ben non. Elle sont toutes moches, dit-il avec une grimace qui m’avait fait rire.

N’empêche…Il voulait sous-entendre que j’étais belle là ?? Ou que je lui plaisais ?? C’était la meilleure ! Je ne faisais pas de complexe sur mon physique, mais un garçon comme lui pouvait sortir avec des filles bien plus jolies que moi. C’était un peu bizarre de savoir que je pouvais lui plaire. Aucun garçon au lycée ne m’avait jamais abordé, et j’en étais venu à la conclusion que je ne devais pas être terrible. Il vint s’adosser à la couchette du lit, à côté de moi. Nos épaules se touchaient. Il me prit la main.

- Je ne pense pas pouvoir revenir avant cet été…
- Ah… Ben c’est pas grave, dis-je en haussant les épaules. On se verra cet été alors.
- Ouais…

On avait tourné la tête au même moment, et étions très proche. Je sentais bien qu’il pensait la même chose que moi. Il s’approchait pour m’embrasser, et je me sentais bête tout à coup. On ne m’avait jamais embrassé ! Quelle fille n’avait jamais embrassé de garçon à 16 ans ?!! Je n’en connaissais aucune. Enfin techniquement on avait essayé de m’embrasser… Une vieille histoire, et il allait m’obliger à lui raconter. Sinon il ne comprendrait pas.
Nos lèvres se touchaient presque, quand je m’étais esquivé pour me mettre à genoux devant lui, en gardant une petite distance.

- Attend… Il faut que je t’explique un truc.
- Là maintenant ? dit –il en se redressant et en se rapprochant de moi.
- Oui… Voilà, il y a… euh… 3 ans à peu près, je revenais de la danse, et il y avait des gamins du quartier dans le square…
- A St Pierre ?
- Ouais. Ils m’ont appelé et quand je suis venu vers eux… Euh… Je me rappelle plus très bien, mais bon, deux gamins m’ont retenu par les bras et un autre m’a embrassé. Et après il a commencé à passer ses mains sous mon pull…

Vu les battements de mon cœur, je devais être rouge comme une écrevisse. En racontant ce petit incident, j’avais l’impression d’un seul coup que ce n’était pas si grave. Il devait me prendre complètement pour une idiote ! Et c’est ça plus qu’autre chose qui me gênait. C’est vrai, je ne m’étais pas fait violer non plus. Mon Dieu, il devait me trouver vraiment bête de bloquer pour ça.

- Quoi ?
- Ensuite des gens sont arrivés et ils m’ont laissé… Heureusement, il s’est rien passé…
- C’était qui ces fils de pute ? Que je leur démonte la tête !

Me rappeler cet épisode n’avait rien eu de drôle, mais il m’avait fait rire à s’emporter comme ça. Apparemment je n’avais pas baissé dans son estime. Il avait toujours été compréhensif avec moi, alors je continuais mes explications :

- Depuis je n’ai jamais été vers les garçons, je me méfie, ils ne veulent souvent qu’une seule chose… Et je n’ai donc jamais… vraiment embrassé de garçon... L’expérience ne m’avait pas trop séduite tu vois… Je voulais tu saches avant…
- Ok ok. Ca me mets les nerfs des mecs comme ça ! Ma pauvre petite Mel va… Je te jure si on les croise je leur fous un mawashi dans la gueule, ils vont pas avoir le temps de comprendre les gars !
- Mais non c’est rien, dis-je en riant et en posant ma main sur son bras. Il s’était rapproché de moi et cette fois je n’avais pas bougé. Nos lèvres se touchèrent et je le laissais m’embrasser. Rien à voir avec l’incident de mes 13 ans. Il l’avait balayé, envoyé au loin. Il s’était adossé au lit mais je n’avais pas osé aller sur son épaule. Même s’il était génial avec moi, je restais encore un peu timide.

[ :? jpeux pô mettre plus d'un épisode dans le message kil dit mr le Forum :? ]
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Carey

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MessageSujet: Re: [Fini] Un peu de lecture...   [Fini] Un peu de lecture... EmptyLun 6 Déc - 16:00

Chapitre 4

Je n’étais jamais tombé amoureuse. Même quand je reconnaissais que, objectivement un garçon était pas mal, je ne me laissais jamais aller jusqu’à avoir des sentiments pour lui. J’avais quelques camarades de classe mais je ne m’attachais pas eux. J’avais des yeux, et je voyais bien que les petits copains rendaient les filles malheureuses. A l’adolescence les garçons avaient besoin de s’amuser, et les filles rêvaient du grand amour. De toute évidence, ça ne pouvait finir que par des cœurs brisés. J’avais donc tout fait pour protéger le mien. Et avec l’expérience que j’avais vécue, même si ça ne m’avait pas traumatisé, ça me confortait dans l’idée que les garçons voulaient surtout profiter des filles et basta.

Tout ce que j’aurais voulu c’est un frère, quelqu’un qui m’aime, me protège et qui reste surtout. Parce que les flirts, ça va, ça vient… Et j’avais l’impression que Franck jouait ce rôle auprès de moi. Je lui demandais absolument rien et même à plusieurs départements de moi, il veillait sur moi. Il s’inquiétait de ma santé quand je veillait tard trop souvent, me faisait des textos pour me tenir compagnie pendant mes nuits à la gare de Maisons Laffitte, me disait quand une vedette que j’aimais bien passait à la télé ou me scannait des articles de magazine. Des choses toutes simples, toutes bêtes mais qui me prouvaient que pour la première fois de ma vie quelqu’un tenait à moi. Qu’il était possible que quelqu’un m’aime.
Bien sur, même si on s’était embrassé je ne me faisais aucune idée sur notre relation. On habitait loin l’un de l’autre et on se voyait quoi…? Tous les trois ou quatre mois. Tout ce qu’on pouvait faire c’était profiter du moment présent. Je ne voulais pas qu’il devienne mon petit ami, ce que je voulais par-dessus tout c’était qu’il reste mon ami. Que dans dix ans, on se retrouve et qu’on se remémore ces instants. Il pouvait se marier, avoir dix enfants, ça m’était égal. Du moment qu’il m’appelait toujours de temps en temps pour prendre de mes nouvelles et me raconter sa vie.

Je réalisais seulement à ce moment là le mal que m’avaient fait mes parents en m’abandonnant. Je m’étais sentie rejetée, comme si je ne valais pas la peine qu’on m’aime. Je n’avais jamais réfléchi à ça en fait, c’était quelque chose que j’avais pris comme acquis. Dès le départ je m’étais éloignée des autres, pensant que ce n’était pas la peine d’aller vers eux, je ne les intéresserais pas. C’était sans doute pour cela que je poursuivais ce rêve insensé de devenir danseuse Etoile. Je voulais être aimé, admirée, adulée… Recevoir tout l’amour qu’un public peut donner. Etre un personnage publique pour aider les gens aussi, leur donner dans un regard, dans un geste d’attention tout ce que moi je n’avais jamais eu. Je voyais Fabien et Emma à l’œuvre. Quand ils signaient des autographes, donnaient des bises ou qu’ils posaient pour des photos, ils distribuaient tellement de bonheur. Je m’en rendais compte à chaque fois que je ramenais des autographes à des fans qui ne pouvaient pas les rencontrer. Ensuite ils me traitaient comme le Messie ! Et j’étais ravie de pouvoir faire ça pour eux. Moi qui avais toujours admiré les danseuses, je n’avais jamais pu en rencontrer une ou même assister à un ballet. J’aurais tellement aimé pouvoir discuter avec l’une d’elle de notre passion, prendre une photo et avoir un petit mot en souvenir. Cela m’aurait donné du courage les jours où j’en manquais. Je savais donc combien recevoir un petit quelque chose de son idole était important. Cela valait bien les nuits d’attente à la gare ou les trajets RER.

Comme il l’avait prévu, Franck ne revint qu’au mois d’Août. Il avait travaillé tout Juillet pour pouvoir se payer deux semaines sur Paris. Bien que je sois de la région parisienne, je ne connaissais pas Paris. Je n’étais jamais montée dans la Tour Eiffel, je n’avais jamais visité le Louvres ou les Jardins du Luxembourg. Je ne connaissais que le quartier de mes cours de danse, et Châtelet-les Halles où je faisais du shopping. Bien sur, il savait que j’aurai aimé visiter chaque quartier de notre capitale ; il m’avait donc invité à passer ces deux semaines avec lui. Je ne sortais jamais à part pour les soirées dédicaces, je ne savais donc pas jusqu’où ma tante me laisserait des libertés. Et je n’aurais pas pu la blâmer si elle avait refusé de me laisser deux semaines avec un garçon dans un appart. J’avais donc maquillé la vérité et transformé cela en stage de danse ! Elle avait accepté sans problèmes. J’étais tellement contente qu’elle avait mit cela sur le compte de mon amour de danse.
Il avait loué un petit appart sous les toits, rue du Chevalier de la Barre. Juste derrière le Sacré Cœur, en plein Montmartre ! C’était un étudiant qui avait proposé sur Internet le de louer pendant les vacances en attendant de trouver un acheteur pour la rentrée.
Avant d’aller s’y installer j’avais insisté pour faire un tour dans le quartier. On était descendu à la station Blanche pour voir le Moulin Rouge. J’avais tellement aimé le film de Baz Luhrman avec Nicole Kidman qu’il avait fallu que je lui fasse voir en vrai – même si je sentais bien qu’il en avait vraiment rien à faire ! J’appréciais toutes ces petites choses qu’il faisait uniquement pour me faire plaisir. On avait repris le métro pour s’arrêter à la prochaine station : Abbesse, et ensuite longer la rue des Trois Frères.

- Tiens ‘Les Trois Frères’… Comme le film ? Plaisanta-t-il. En tout cas pour se loger dans ce quartier c’est plutôt ‘avec que sans patates’ !
- Tu m’étonnes ! Mais t’es à Montmartre ici !
- Et alors ? Il a quoi si extraordinaire ce quartier ?
- Ben c’est le quartier de la Bohème… « Je vous parle d’un temps que les moins de vingt ans ne peuvent pas connai-treuuuhh » chantais-je, et en voyant sa grimace, je continuai. « Montmartre, en ce temps làààà, affichait ses lilaaaas ! »

Il avait passé son bras autour de mes épaules, et sa main vint se poser sur ma bouche pour me clouer le bec.

- T’es mignonne, dit-il en levant les yeux au ciel, mais j’ai pas envie qu’il pleuve.
- Autant dire direct que je chante mal ! M’exclamai-je quand il retira sa main.
- Mais non, du tout. Alors, à part une chanson d’Aznavour, c’est quoi la spécialité du quartier ?
- Et bien… Des artistes célèbres y ont vécu, venaient écrire aux terrasses des cafés…
- Ah ? … Comme qui par exemple ?
- Euh…
- Ah ouais, je vois… Des artistes, tellement connus que personne ne les connaît !
- Mais non, je cherche juste quelqu’un que tu puisses connaître…
- Dis toujours les noms. Si je ne les connais pas c’est qu’ils ne doivent pas être bien célèbres…
- Pfff Alors toi ! … Il y a Toulouse-Lautrec.
- Aah je crois que j’en ai entendu parler…
- Il était peintre, il a peint des scènes de French Cancan, et fait des affiches pour le Moulin Rouge. On se sert de ses peintures pour des souvenirs de Paris… Et il y’a aussi Nijinski qui est enterré au Cimetière de Montmartre.
- Qui ça ??
- Nijinski. Tu ne connais pas !?!?! C’était un danseur Etoile. Le meilleur !
- Genre ! Est-ce que j’ai une tête à connaître les danseurs Etoiles ?

J’éclatais de rire ! On était arrivé au funiculaire, en bas de la Basilique du Sacré-Cœur.

- Sinon, repris-je dans la cabine, beaucoup d’artistes de l’époque sont enterrés ici. Le musicien Berlioz, Offenbach – celui qui a créé le rythme du French Cancan, les premières danseuses du Moulin, Alexandre Dumas… et dans les célébrités plus récentes, il y a Dalida ou Carole Fredericks par exemple.
- C’est déjà plus dans ma culture ça. Parce que moi, le French Cancan, les tutus…
- J’imagine bien ! Dans un autre genre, t’as aussi Hélène Segara et Billy Crawford ici.
- Ah ouais, je connais. On ira voir leurs tombes un de ces quatre…
- Mais ils ne sont pas morts !! Je veux dire qu’ils vivent ici.
- Ah bon ?... Tu me parlais des gens enterré alors je croyais...

Bien sûr ! J’allais répliquer quelque chose mais il fallait descendre. On avait encore une volée d’escaliers du Sacré Cœur à gravir, une rue à monter et on était rue du Chevalier de la Barre. La petite rue était encombrée de stands souvenirs et d’ateliers d’artistes qui proposaient aux passants de faire leur portrait.

- Monsieur, nous accosta l’un d’eux aimablement, un petit portrait ?
- Non, merci, répondit Franck avec son plus beau sourire. Je sais que je suis beau, mais je n’ai pas le temps…
- Toi, dans le genre ‘je me la pète’…

Je n’en croyais pas mes oreilles ! Histoire d’en rajouter, il mit ses lunettes de soleil pour se mettre en quête des numéros de la rue. Dire que j’allais passer les deux prochaines semaines avec lui et mes amis. Je me sentais vraiment heureuse.

L’appart était au dernier étage. Je l’avais trouvé tout de suite super ! Bon ok, les toilettes étaient dans le couloir mais ce n’était pas très grave. Je trouvais cela plus authentique. Des artistes avaient du vivre dans ce grenier au siècle dernier et les commodités étaient venues plus tard.

- Comme c’est sympathique de partager les toilettes avec le voisin !
- Oh !! Mais c’est rien ça ! C’est toujours en train de râler les mecs…
- Qui est-ce qui était ‘trop contente’ que l’appart soit à Montmartre mais qui a râlé dès qu’il fallait monter trois marches ? Hein ? C’est toujours en train de râler les filles…l’immita-t-il.
- Mais n’importe quoi ! Y’avait pas que trois marches mon petit, et si des gens ont eu la bonne idée de faire un funiculaire ce n’est pas pour rien. Mais je vois pas pourquoi il ne mène jusqu’en haut du Sacré Cœur.
- Et bien il y a aussi des gens, qui ont travaillé dur à faire les jolies petites marches à côté de ton Sacré Coeur, à planter des arbustes, des pelouses… et résultat… les gens sont tellement fainéants que personne ne les utilise ces marches ! Voilà !
- Ca, c’est juste pour ne pas user le patrimoine ! Voilà ! Répliquai-je sur le même ton.

Cet appart était fait dans un grenier visiblement. Il n’y avait qu’une seule pièce. Un rideau à gauche isolait le coin salle de bain et des étagères qui tenaient lieu d’armoire. Au milieu, un grand espace vide, meublé uniquement d’un canapé-clic clac. Et à droite se trouvait le coin cuisine – une très belle cuisine aménagée d’ailleurs. C’était assez basic ; je pense que l’étudiant avait enlevé tous les meubles et laissé vraiment que le strict minimum pour les locataires. Mais des fenêtres… On avait la vue la plus magnifique qui soit. Montmartre était sur une colline. Le Sacré-Cœur se voyait de loin, et ici, on était au point le plus haut de Paris. On dominait toute la ville.

- C’est trop trop beau… dis-je. Merci beaucoup d’avoir pris cet appart, dans ce quartier en plus !
- Oh ben de rien… Tu me remercieras quand tu recevras la facture…
- Tu peux toujours courir ! J’ai plus un rond ! … Les autres doivent arriver quand ?
- Ce n’est pas prévu qu’ils viennent.

J’étais étonnée. Je pensais qu’on s’installerait tous ensemble aujourd’hui.

- Ils vont venir demain ?
- Ni demain, ni après-demain, répondit-il en riant
- Mais pourquoi ça ?
- Parce que t’imagines bien qu’ils vont vouloir squatter !
- Ben oui et alors ? On va passer de super vacances tous les cinq ici. Et il y a de la place…
- Ce n’est pas là le problème. Tu veux pas qu’on les passe tous les deux ces vacances ? Seulement toi et moi ?
- Oh…

à suivre...
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Carey

Carey


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MessageSujet: Re: [Fini] Un peu de lecture...   [Fini] Un peu de lecture... EmptyLun 6 Déc - 16:11

Jpeux flooder alors ?? lool vlà la suite ! j'ai départagé en épisode parce que bien sur tout d'un bloc ça tient pas lol Rolling Eyes

Chapitre 5

Seulement lui et moi ? Il voulait dire… Comme en amoureux ? Peut importe ce qu’il voulait dire. J’étais très touchée par son plan. On était tous amis et on s’entendait à merveille. Mais il y avait un petit truc en plus entre nous deux. C’était une amitié un peu ambiguë, il faut dire. Je n’oubliais pas le baiser de la dernière fois. Je ne pensais jamais à lui comme à un petit ami, je savais que ça ne pouvait nous mener à rien. Mais ce que je savais pas c’est ce que lui avait exactement en tête… Deux semaines à visiter Paris en sa compagnie ! Seulement nous deux. Se serait génial ! Je regardais les quartiers à perte de vue, essayant de repérer les monuments. Il s’approcha, et referma les bras sur moi. Je posais ma tête en arrière, contre son épaule. C’était si bon de l’avoir retrouvé. D’être dans ses bras. Je ne vivais peut être pas un grand amour comme la plupart des filles de mon âge. Mes nuits n’étaient pas faites de folles étreintes avec des partenaires différents chaque semaine. Je ne connaissais pas la vraie vie, les chagrins d’amour, les défonces, l’alcool, le sexe… Mais je préférais de loin la sécurité et la douceur de notre relation.

En fin d’après midi, on fit quelques courses dans une rue en bas du quartier et on pris des sandwiches pour le soir, vu que les restos du coins n’étaient pas donnés. On passa la soirée à élaborer des repas pour les jours suivant en fonction de nos itinéraires. Il fallait voir s’il était préférable de rentrer manger à l’appart ou se faire un Quick ou un Mac Do… Il fini par rassembler les papiers, le plan de Paris, la carte du métro et balança le tout par terre.

- On verra tout ça demain, là ça me saoule… On décidera le moment venu.
- Ouais… Faut vivre au jour le jour !
- Ben voyons. Et hop, que je te casse le titre du single d’Emma dans la conversation. Elle te paye au moins pour lui faire de la pub ?
- Ah… Si tu savais….

Il me lança un cousin à la figure, je m’allongeais pour l’éviter mais… raté ! Il vint tout près de moi pour m’embrasser. Et je sentais soudain mon cœur battre plus vite. D’un seul coup je ne savais plus comment considérer notre relation. Pour la première fois depuis qu’on se rencontrait, je me retrouvais dans ses bras, allongée contre lui, la tête sur son épaule. Mes pensées changeaient. Je m’imaginais vivant tout le temps comme cela, à ses côtés. Mais je ne devais pas perdre de vue que ces vacances n’étaient pas la vie réelle. Enfin si, c’était des moment bien réels, qu’on vivait tous les deux. Mais ce n’était pas notre vraie vie. Dans deux semaines, nous quitterons notre petite vie de couple improvisée pour repartir à des kilomètres l’un de l’autre. Et là, la réalité nous frapperait de plein de fouet. Plus d’amourette, plus de dîners à deux, plus de blagues. Je me retrouverais seule dans la grisaille de St Pierre.
Mais pour l’instant je profitais de cet entracte dans notre routine. Je découvrais Paris avec le garçon le plus attentionné du monde, et en même temps j’appréciais qu’il ne me traite pas comme une petite fille comme le faisait ma tante. Du fait que mes parents soient partis, la famille m’avait toujours surprotégé, comme s’ils voulaient combler cette absence en me traitant comme une princesse. Ca vous étonne si je vous dis que ma chanson fétiche c’est ‘Overprotected’ de Britney Spears ? Ca ressemble étrangement à ma vie. Petite on m’avait couverte de jouets, et maintenant ils essayaient de combler les moindre de mes besoins. Si je me plaignais qu’il faisait chaud, que j’avais soif, dans la minute qui suivait ma tante m’apportait un verre de Coca. Le matin je trouvais toujours le petit déjeuné prêt quand je me levais. Et les repas étaient toujours cuisinés sans moi évidement. Je goûtais donc pour la première fois à l’indépendance. Je me sentais adulte, livrée à moi-même. Je m’endormis sur l’épaule de Franck, avec un sentiment grisant de liberté.

[Fini] Un peu de lecture... Hok_Mel_Citadine2.th

Le lendemain, j’étais réveillée de bonne heure. J’en profitais pour investir la ‘salle de bain’ et sortir les fringues de mon sac à dos pour les mettre sur les étagères. J’avais faim et on n’avait pas pensé à prendre du lait ou du café pour le petit déj’. Franck dormait toujours. Il était à peine 9h. Après cinq minutes d’hésitation, je me décidais à sortir acheter quelque chose. J’avais laissé un mot à ma place sur le lit pour dire que j’étais partie faire quelques courses. J’avais arpenté la rue du Chevalier de la Barre au hasard pour trouver une boulangerie et une épicerie. Je tournais Passage Cottin et par chance je débouchais rue Ramey, une rue commerçante. Une heure plus tard, j’étais de retour et accueillie par un ‘Mais t’étais où ??’ légèrement inquiet.

- Partie faire des courses, dis-je surprise. On n’avait rien pour déjeuner.
- Je me demandais où tu étais…
- Mais j’ai… - je vis alors le post-it sous le lit – J’avais posé un mot à côté de toi mais évidement si tu l’envois sous le lit…
- Quelle idée aussi de mettre un mot sur le lit. Fallait le poser dans la cuisine ou sur le frigo. Enfin passons…. T’as ramené des croissants ?
- Ouais, et du pain encore tout chaud. Et j’ai pris des trucs pour midi. T’as vu un peu comme je suis sympa d’avoir fait les courses…
- Ben écoute, c’est normal t’es une fille.
- Comment ça c’est normal ?! M’exclamais-je en feignant d’être outrée.
- C’est le boulot des filles de faire la cuisine, le ménage, les courses… pendant que les mecs regardent tranquillement les infos à la télé après leur journée de travail.
- Mais bien sur…
- La preuve : d’instinct tu as su que tu devais aller remplir le frigo. C’est bien t’es une brave fille !

Je ne croyais pas un mot de ce discours. Je savais qu’il n’était pas du genre à se laisser mener par le bout du nez par une femme. Il avait sa fierté, et son idée sur le rôle de l’homme. Mais il ne pensait quand même pas que les femmes devaient rester au foyer. Il disait d’ailleurs que ça ne le dérangeait pas de faire sa cuisine, par contre les courses et le ménage ce n’était pas trop son truc. Moi, ça m’amusait de jouer les femmes d’intérieur et j’aimais bien m’occuper de lui. Quand je pense qu’il vivait tout seul à 18 ans, et moi j’osais même pas quitter la maison, ma tante, mon confort pour aller en pension à l’école de danse. Je l’admirais pour ça. On avait que deux ans d’écart mais il semblait tellement adulte déjà. Les garçons que je connaissais – c’est sur, j’en connaissais pas des masses non plus - ils ne pensaient qu’à s’amuser, sortir avec des filles, s’éclater. Ils n’avaient pas spécialement déjà un but dans leur vie. Et lui avait tout prévu. Ses études, sa spécialisation, son métier… Il voulait enseigner le karaté, les techniques de défense dans la police, ou un truc comme ça. C’était un pro du karaté. A 17 ans il était déjà ceinture noire. J’y connaissais rien en arts martiaux mais ça m’impressionnait. Ca ne devait pas être courrant d’être ceinture noire si jeune. En tout cas, moi qui me sentais vulnérable dans le RER ou en ville, sa présence me rassurait infiniment. Je savais que rien ne pouvait m’arriver avec lui.

Chapitre 6

La découverte de Paris commença par la Tour Eiffel. Métro Abbesse-Charles de Gaulles/Etoile et ensuite jusqu’à Trocadéro. On arrivait devant un bâtiment du Palais Chaillot. Ne connaissant pas le quartier, on suivi l’avenue pour contourner le Palais.

- C’est pas pour t’en vouloir mais là, la Tour Eiffel s’éloigne, on ne la voit plus, me fit-il remarquer.
- Mais non, elle est quelque part par là ! On y arrive.
- On ne la voit pas mais on arrive…Bien sûr ! Tu n’as pas l’impression qu’on est un peu… Comment dire... Dans le mauvais sens ?
- Mais non ! Lui assurais-je en tournant dans une rue.

Bon ok, je faisais un peu au pif, mais je savais qu’en tournant dans le quartier on ne pouvait pas la perdre cette Tour Eiffel. Elle est assez grande quand même !! Et au détour d’une autre rue, on l’aperçu. On longea les jardins du Trocadéro et au passage, je repérais des stands pour prendre un en-cas dans l’après midi. En traversant le Pont d’Iéna, je devais avoir l’air d’une petite fille émerveillé par cette grande tour de dentelle de fer, ce qui amusait Franck.

- Ben voilà, tu l’as vu ta Tour Eiffel… On peut faire demi tour maintenant ? demanda-t-il en faisant mine de partir.
- Hey ! (Je le rattrapais par le poignet) Je veux monter tout en haut !
- Mais t’as vu le monde !? Je n’attends pas 3h pour voir en haut de ce machin…
- Allez…

Je glissais ma main dans la sienne et me rapprochais de lui pour l’embrasser, en plaçant un ‘s’il te plait’ entre deux baisers. Et bien sur, il capitula. Bien que je le soupçonnais de râler pour la forme. C’est vrai que l’attente était un peu longue mais il fallait encore s’estimer heureux que ça n’ai duré qu’une heure et quart. Après avoir croisé le buste de Gustave Eiffel, on s’envolait pour le premier étage. Je voulais voir le film qu’on projetait au Cineiffel, mais Franck trouva la solution pour s’épargner le court-métrage qu’il n’avait jamais vu de sa vie mais qu’il savait ennuyeux à mourir.

- Tiens à la place je t’offre ça !

Et il me tendit un petit livret, qu’il paya à la boutique de souvenir. Pendant qu’on attendait encore pour accéder au 2eme étage, je ne pu pas l’empêcher de le lire tout haut, sous le regard étonné des touristes.

- Alors : « La Tour Eiffel fut construite à partir du 28 Janvier 1887 par l’ingénieur Gustave Eiffel (1832-1923) pour l’Exposition Universelle de 1889. » Genre. Il aurait pu faire un truc moins encombrant. Il n’a pas l’impression qu’on n’a jamais pu la déplacer sa construction ? Bref, « Cette célèbre… »
- Chuuut, les gens nous regardent.
- Rien à foutre des gens… J’ai acheté un livre et je le lis, j’ai quand même bien le droit ! En plus, qu’ils ne se plaignent pas j’en fait profiter tous ceux qui n’ont pas voulu enrichir le petit marchant.

Il n’était pas croyable ! J’avais la tête posée contre bras et je suivais le paragraphe qu’il lisait.

- Voilà, en 5 mn tu sais tout sur la Tour Eiffel ! C’est toujours mieux que de rester trois quart d’heure à regarder un vieux film, trop nul en plus. Ha ! Enfin notre tour pour prendre les jolis ascenseurs. Jaunes ! Franchement, moi je dis que c’est une couleur qui va trop bien avec la Tour grisâtre…
- Mais t’as fini ?!
- Ben quoi ? Je donne mes appréciations.

Arrivé tout en haut c’était impressionnant. On avait vu sur tout Paris.

- Waooh, tu vois la vue ?
- Oui, ce serait difficile de ne pas la voir !
- C’est trop beau…
- De quoi ? Les longues vues bleues ? Trop beau en effet. Et tout à fait coordonné avec les ascenseurs jaunes…

Pas un détail n’était épargné par ses remarques ! Mais je savais qu’il admirait la vue tout comme moi. On voyait l’Arc de Triomphe, au loin le Sacré-Cœur, le Louvre et les Tuileries… Le Dôme des Invalides, la Tour Montparnasse… Et plein de bâtiments que je n’identifiait pas. On restait un moment à la balustrade du 3e étage. J’étais dans ses bras, et je me sentais bien comme ça. J’aurais voulu y rester toujours. Je ne pouvais m’empêcher de penser à la fin de ces vacances. Il allait partir et on se reverrait quand ? Pas avant plusieurs mois encore… Je ne sais pas s’il pensait la même chose que moi mais ses bras se serrèrent plus fort autour de moi et il déposa un baiser sur ma tempe. Je me sentais comme hors du temps. Ca grouillait de monde venu admirer notre chef œuvre français, et pourtant j’avais l’impression que nous étions que tous les deux. Les bruits de la ville me semblaient lointain. On se serait cru sur un nuage avec vue sur le Monde… Oops ! Encore ma tendance à rêver…
Il fallu pourtant bien déloger de là, et les fameux ascenseurs jaunes nous ramenèrent sur Terre, à la réalité. Une réalité qui n’était pas si mal que ça. On passa voir les jeux d’eau de plus près, avant de prendre une glace qu’on dégusta à l’ombre, dans un square du Trocadéro. Je lisais les brochures et le petit livre de la Tour Eiffel. Franck était allongé de tout son long sur le banc. Heureusement que j’étais là pour lui servir d’oreiller ! Il jouait avec des mèches de mes cheveux qu’il tortillait.
On fini la soirée au Mc Do des Champs Elysée – le seul qu’on connaissait en fait – et on rentra à l’appart. Cette fois on arriva par la station Lamarck Caulaincourt, tout en haut de Montmartre. On ne connaissait pas le quartier de ce côté là et après avoir zigzagué dans les rues à la recherche de la notre, on fini quand même par trouver !
En entrant, j’eu la drôle d’impression d’être chez moi. Je m’étais complètement approprié cet appart, comme si Franck et moi allions y vivre le reste de notre vie. Après une longue séance de baisers, je m’endormi dans ses bras, comme la nuit dernière. Mais bien que seulement 24 heures aient passé, je me sentais beaucoup plus proche de lui.

à suivre...
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Carey

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MessageSujet: Re: [Fini] Un peu de lecture...   [Fini] Un peu de lecture... EmptyLun 6 Déc - 16:31

Chapitre 7

Deux jours plus tard, la pluie nous forçait à rester enfermé. Le matin on était sortis faire quelques courses chez nos habituels commerçant de la rue Ramey, mais on avait du renoncer à notre ballade aux Jardins du Luxembourg. Pas grave, il nous restait plus d’une semaine pour visiter Paris. On n’avait pas la télé donc le seul moyen de passer le temps était de discuter. On se rappelait nos échanges du début sur les chats des sites, et on en vint à des anecdotes sur nos vies. Et sans m’en rendre compte je me retrouvais à lui expliquer comment mes parents m’avaient abandonné.

- Et tu ne les a jamais revus depuis ?
- Non jamais. Je crois que des fois ils ont téléphoné à ma tante.
- Mais tu n’as pas cherché à les appeler toi ?
- Non…

C’était bien la première fois que quelqu’un osait me poser des questions. Même avec les camarades de classes avec qui je m’entendais, on n’abordait jamais le sujet. Ils savaient pourtant que je n’avais pas mes parents, vu que les professeurs ne manquaient pas de me faire remarquer, en lisant les fiches de renseignements, que je n’avais pas indiqué leur profession.

- Tu dis qu’ils ont eu d’autres enfants après toi… Ils auraient pu te reprendre.
- Ben ouais… Mais ils ne l’ont pas fait.
- Tu n’aurais pas voulu aller vivre avec eux ?

Ca commençait à devenir un peu douloureux de parler de ça tout à coup. Et je faisais de mon mieux pour garder un air détaché. Comme si je racontais la vie de quelqu’un d’autre.

- Je ne me suis jamais posée la question en fait… Je suis bien chez ma tante. On se marre bien.
- Tant mieux alors… Mais ça ne t’a jamais manqué de pas avoir tes parents ?
- Pas vraiment non… C’est comme la mer, ou les sports d’hivers. Je n’y suis jamais allé donc ça ne me manque pas. Je peux pas dire non plus si j’aime ou pas. Mais étant donné que j’ai toujours vécu sans, je suis pas malheureuse de ne pas y aller…
- Ouais, je vois… C’est plutôt cool que tu prennes ça comme ça.
- Ben en même temps, ce n’est pas quand je vais pleurer toutes les nuits pour les voir que ça va changer les choses.
- Ils ne sont pas morts, donc si tu voulais, tu pourrais toujours rechercher où ils sont et aller les voir.
- Oui mais ça servirait à rien… Ils ne veulent pas de moi, donc…

Ma phrase resta en suspend. J’avais cette boule dans la gorge qui me faisait horriblement mal. Ce n’était pas moi qui avais abandonné mon enfant, et pourtant je ressentais une espèce de gène à expliquer les faits. Pourquoi fallait-il expliquer aux gens pourquoi je n’avais jamais cherché à rencontrer mes parents ? Ca n’avait pas de soit ? Est-ce que eux devaient se justifier de ne jamais être venus me voir ? Je ne pense pas.

- Ils m’ont purement et simplement rayé de leur vie. Ma mère a préféré retrouver mon père plutôt que rester avec moi. Alors au nom de quoi j’irais la retrouver ? Elle m’a laissé à ma tante, et on n’a jamais quitté notre maison de St Pierre. Elle a toujours su où me trouver…

Je sentais les larmes monter, et en tant normal je les auraient combattu mais là… C’était Franck en face de moi, et il m’avait toujours écouté, soutenu… Accompagné en haut de la Tour Eiffel… La première personne à se soucier de moi. Je n’avais pas besoin de faire semblant avec lui. J’évitais le sujet en général parce que je ne voulais surtout pas qu’on me considère comme une pauvre orpheline abandonnée par ses parents. Je ne voulais pas qu’on prenne en pitié, mais je savais que lui ne le ferait pas. On était assis en tailleur sur le lit et il me prit la main. De l’autre, j’essuyais le coin de mes yeux avant de continuer mes confidences.

- Ils sont dans le midi. Mes parents. Donc soit, c’est loin, mais s’ils avaient voulu, ils pouvaient téléphoner pour garder le contact. Ou écrire. Mais ils n’ont même pas fait style qu’ils se souciaient de moi… Ma mère ne doit même pas se souvenir de ma date de naissance…
- Mais si… Je ne pense pas qu’une mère puisse oublier ça.
- Ben la mienne c’est l’exception qui confirme la règle. Parce que, comment tu expliques qu’une mère normalement constituée n’aime pas son enfant ? Bon sang, rien que quand tu regardes un bébé tu es attendri. Quand tu croises un petit gamin qui pleure dans les rayons du supermarché, tu vas vers lui, alors comment peut-on ne rien éprouver envers son propre enfant ? Les mères sont toujours gagas avec leurs bébés, au point même d’en délaisser leurs maris… Mais je devais avoir un truc… Quelque chose qui n’a pas plu à ma mère pour qu’elle ne veuille pas de moi…
- Mais non ! Ne dis pas des conneries pareilles… Viens là.

Et j’allais pleurer dans ses bras. Ca me rappelait le soir où Emma et moi avions fait ‘soirée Chutes du Niagara’ au Yeti’s. Maintenant que j’étais partie, je ne savais pas quand j’arrêterais de pleurer… Franck essayait tant bien que mal de me remonter le moral, en remettant tout sur la faute de mes parents. J’appréciais tout ce qu’il faisait pour que je me sente mieux mais les blessures étaient là. Toutefois ces vérités auxquelles je croyais depuis toujours s’estompaient peu à peu, et je me laissais finalement convaincre du contraire. Il séchait mes larmes par des baisers, et on se retrouva vite enlacés sur le lit. Sa main glissa sous mon t-shirt et je le laissais faire. En revenant sur cet épisode de mon passé, je m’étais sentie abandonnée une seconde fois et j’avais terriblement besoin de réconfort. Je m’abandonnais donc à ses caresses.
Pour la première fois de ma vie, quelqu’un m’aimait, me serrait dans ses bras… C’était quelque chose de tellement exceptionnel pour moi. Je découvrais en même temps que j’avais en moi cette capacité à aimer, à donner de l’amour à quelqu’un. Ce dont je ne me croyais pas capable.
Cette nuit là, Franck fut encore plus attentionné envers moi, et je découvrais les plaisirs, les émotions de l’amour physique. Il n’y avait pas de lampe vers le clic clac, il avait allumé des bougies et transformé ce moment en quelque chose de terriblement romantique. Magique même. Ce n’était que quelques bougies sur le rebord des fenêtres pour éclairer un lit au milieu d’une pièce vide. Ca doit paraître banal mais j’en garde un merveilleux souvenir. Ou c’est juste l’habitude qu’on a d’embellir nos souvenirs les plus chers.

Je fus réveillée en pleine nuit par un bruit dehors. J’enfilais mon pyjama et allais voir à la fenêtre. Mais il n’y avait rien. Rien d’autre que le Sacré-Cœur, qui paraissait ocre sous les éclairages. J’apercevais la station de verre du funiculaire, elle aussi illuminée. Je jetais un coup d’œil dans l’appart. Franck dormait. Tout était calme. La fenêtre était ouverte et je m’assis sur le rebord. Il était 4h du matin, il n’y avait pas un chat dans les rues. Je repensais aux évènements de ces derniers jours, de ces derniers mois… J’avais l’impression que ma vie avait tellement changée. J’avais rencontré des amis, j’avais un petit ami - je suppose que je pouvais l’appeler comme ça - et je venais de faire l’amour pour la première fois. Comme si ça allait de soit. Sans me poser les habituelles questions de savoir si j’étais prête, si c’était le bon le garçon… Soudain je pris peur. Et si demain il n’en avait plus rien à faire de moi ? C’était bien du genre des garçons ça. Ce contre quoi je m’étais protégée pendant toute mon adolescence. J’avais vu tellement de fois une fille pleurer pour s’être fait jeter après avoir passé la nuit avec un garçon… Je tournais la tête vers le lit. Mon cœur fit un bond. Non, il ne pouvait pas être comme ça. Pas lui.
Je retournais me coucher. Contre lui, mon cœur repris son rythme normal, je me sentais rassurée, et retombais dans le sommeil.

Chapitre 8

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Les jours suivants, je pense qu’on était devenus aussi proches que deux personnes peuvent l’être. Je l’aimais un peu plus chaque jours. Il n’arrêtait pas de m’étonner en me citant un cours de droit ou d’éco. J’apprenais des choses à chaque endroit qu’on visitait. En passant devant Bercy, on aperçu le Ministère de Economie et des Finances, et la conversation dériva sur la politique. Comme je n’y connaissais pas grand-chose, je l’écoutais religieusement. Quelques fois il vérifiait si j’avais bien retenu la leçon en relançant le sujet plus tard. Je me rappelle qu’il m’avait expliqué qui était le Baron Haussmann quand on s’était arrêté à la station Haussmann pour aller voir l’Opéra Garnier. Deux jour plus tard, je faisais la vaisselle quand il me demanda : « Au fait, c’était qui le Baron Haussmann ? » et j’étais tout fière de savoir lui répondre. Je retenais assez bien ce qu’il me disait.

- Le Préfet de la Seine au 19ème siècle. Il a fait de grands travaux pour réaménager et aérer Paris, comme agrandir les grands boulevards pour des raisons d’hygiène et que les secours puissent mieux passer. Il a également fait construire des gares, des parcs, démolir les vieux quartiers et installer les réseaux d’eau et les égouts.
- Ouais. Et il a aussi agrandi la ville en y rattachant des petites communes des alentours comme… ?
- Euh… Je ne sais plus.
- Auteuil, Passy… Y’en a une que tu devrais connaître.
- Vraiment, aucune idée.
- Montmartre ! Si tu peux dire aujourd’hui qu’on est dans la capitale, c’est grâce à Mr Haussmann. Avant c’était une petite ville indépendante. Il a travaillé sous quel Empereur ?
- Napoléon III.
- En quelle année ?
- Hum… 1800 et quelques ?
- Après la Révolution de 48, le neveu de Bonaparte prend le pouvoir. Donc 1851, sacre de Napoléon III. 52, Haussmann commence ses grands travaux, et 53, Napoléon le nomme préfet. C’est facile, ça se suit…

Trop cool ses cours d’histoires. J’espère que j’aurais un prof comme ça à la rentrée !

Le week-end, les rues étant chargées de touristes on rentra tôt à l’appart, délaissant Notre Dame de Paris et l’Ile de la Cité. Il s’entraîna un peu, me fit voir des mouvements de karaté, et m’expliqua la philosophie zen des Arts Martiaux. J’adorais l’écouter. Parce qu’il avait cette passion, ce savait qu’il comprenait la mienne. C’était indéniablement une des choses les plus fortes qui nous rapprochaient. Il savait ce que c’était d’oublier le monde autour pour quelques instants, de se concentrer uniquement sur un mouvement et l’exécuter jusqu’à le maîtriser parfaitement. S’entraîner pour que se ne soit plus un effort mais un geste qui va de soit et qu’on fait gracieusement. Et comme la danse, les Arts Martiaux avaient une discipline à respecter et il fallait s’entraîner jour après jour sous peine d’en perdre la pratique.
J’enfilais mes demie pointes pour réviser la danse aussi. Après une série de pliés, grands pliés, battements et autres, je mis mes pointes pour travailler mon équilibre. Franck avait refermé le clic clac ; on avait pas mal de place vu que l’appart n’était pas meublé. Je devins donc la grande ballerine Melissa, et je mis tout mon cœur à danser pour lui quelques enchaînements tirés de grands ballets.
On fini tous les deux dans la petite cabine de douche et on se retrouva au lit. On savait maintenant comment occuper nos soirées sans télé ! Je me reposais, alanguie, contre lui quand il rompit le silence.

- T’as l’air plutôt douée en danse. Tu ne pourrais pas rentrer dans une école ?
- Si sûrement… Mais ce n’est pas donné. Et il faudrait vivre soit en pension, soit sur Paris même. Vu mon âge maintenant, les Petits Rats de l’Opéra de Paris c’est raté… Reste une école de danse professionnelle…
- Et pourquoi tu ne fais pas ça ?
- Ben… Il faudrait vivre à Paris…
- Oui, et… ? C’est ta passion, fais le ! T’as ça dans le sang.

Ca paraissait facile à dire mais… Vivre toute seule, prendre un appart, payer les factures… Et si j’allais à l’école de danse, je ne pensais pas trouver l’énergie de travailler, et de suivre des cours en même temps. Non, c’était trop compliqué… J’évoquais donc des problèmes financiers pour me justifier.

- Je n’ai pas les moyens...
- Il doit exister des bourses.
- C’est pas la fac mais de la danse classique. C’est une activité de bourge en fait. On a les moyens ou on ne les a pas.
- Tu prends un petit boulot pendant un an, tu continues les cours comme tu le fais en ce moment et tu économises pour te payer une école de danse l’an prochain…
- Ouais et après j’aurais 17, 18 ans… C’est vieux déjà pour une danseuse.
- Raison de plus alors pour te lancer tout de suite. Cette année.
- Mais je n’aurais pas les moyens de payer un appart et l’école de danse.
- Tu t’es renseignée bien sûr pour savoir combien ça coûte ?
- Non, mais…
- Alors renseignes-toi et tu verras bien après… Tu rêves ta passion là, au lieu de la vivre. Et c’est con parce que t’as l’air douée. Imagine… Tu pourrais danser sur une scène, tu te rends compte ?

Je me serrais plus fort contre lui. Tout était si simple pour lui. Il était majeur et il était plus adulte que moi. Ma tante m’avait tellement surprotégée que je paniquais à l’idée d’être seule dans un appart. Jamais je ne saurais m’occuper de tout. Tenir la maison, faire les courses, la cuisine, le linge, travailler, aller à la danse… Ca me paraissait énorme de gérer tout ça. J’essayer donc de lui expliquer.

- Ahlala ! Melie… Mais qu’est-ce qu’on va faire de toi… ?! Tout ça, ça s’apprend vite. Il faut simplement…

J’écoutais rien de la suite. J’avais juste retenue qu’il m’avait appelée ‘Melie’, c’était la première fois qu’il utilisait ce diminutif affectif.

à suivre...
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Carey

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MessageSujet: Re: [Fini] Un peu de lecture...   [Fini] Un peu de lecture... EmptyLun 6 Déc - 16:56

bé merci ^^ c cool si ça te plait Very Happy
Alors sur les photos c des amis à moi, Mélissa et Franck, mes petites muses lol Mais c pas une histoire autobiographique. Ya du vrai dans le contexte parce qu'on s'est rencontré sur les sites, y'a vraiment eu des soirées dédi, j'ai été me paumer dans Montmartre avec Franck lol et il m'a fait grimper les marches du Sacré Coeur ! pfiuuu pk j'ai été là bas ?! Razz Et le perso il ressemble pas mal à notre Franck quand même lol Et on a eu la chance d'avoir des contact avec Fab et Emma, comme vous avec Matt je pense ^^ C pô mal d'être webmastrice quand ça se passe comme ça Very Happy

Bon la suite !
>>>>

Chapitre 9

Le lendemain on aurait pu aller dans un snack du coin, mais il me laissa cuisiner le repas de midi. Je me débrouillais bien, mais là je n’étais pas seule. Il descendis un moment téléphoner en bas de l’immeuble car je faisais soit disant trop de bruit. Pendant ce temps j’envoyais un texto à Emma pour lui dire que nous étions sur Paris et demander si on pouvait se voir dans la semaine. Elle répondit illico que ça tombait mal, elle enregistrait son nouveau single et elle avait un planning de dingue cette semaine. Mais à la rigueur on pouvait se voir ce soir au Yeti’s, en fin de soirée. J’annonçais donc la bonne nouvelle à Franck quand il rentra.

- Cool !
- On devrait appeler Lau’, Chlo’ et Erwan pour leur donner rendez vous là bas. C’est abusé de passer deux semaines ici sans rien dire…
- Ouais… J’appelle Erwan, tu préviens les filles ?
- Ok, ça marche comme ça.

On s’était tous donné rendez vous dans l’aprèm à Charles De Gaulle/Etoile et on s’arrêta à la Défense, histoire de visiter le quartier des affaires et de voir de plus près le monument. C’était une place très vaste en fait. Un petit quartier. Il y avait même un train qui faisait faire le tour aux touristes. La Grande Arche était immense. On ne s’en rendait pas compte de loin, mais les façades intérieures étaient faites de centaines de fenêtres carrées. A New York cela paraîtrait normal, mais c’était étonnant un tel bâtiment à Paris. Un écran géant diffusait des dessins animés en plein air et les garçons se posèrent là, pendant que j’allais faire du shopping au centre commercial des Quatre Temps avec les filles. Derrière ce centre, il y avait deux tours qui me faisaient penser aux Twin Towers du World Trade Center de New York.
On fit de notre mieux pour ne pas trop s’attarder dans les boutiques de fringues, et pour ne pas trop traîner non plus au Virgin devant les nouveautés musicales et les bouquins, mais vous savez ce que c’est… Nous les filles, une fois qu’on est dans un coin entouré de boutiques… De plus j’avais plein de choses à raconter à mes amies. Laura et Chloé étaient les seules à qui je pouvais confier que j’étais amoureuse, et que Franck était un garçon tellement génial… !

- C’n’est pas vrai ?! Me fit laura. Mais vous sortez ensemble depuis quand ?
- Depuis son arrivée. La semaine dernière. Mais… On s’était déjà embrassé avant, juste comme ça.
- Juste comme ça… Bien sûr…, reprit-elle en souriant.
- Et vous avez … ? Tu vois quoi… demanda Chloé, et toutes les deux me fixèrent avec un regard débordant de curiosité.
- Vous êtes bien indiscrète dis donc !
- Aaah ça veut dire oui !! S’exclama-t-elle.
- Non ?! Vous l’avez fait ! Insista Laura, incrédule.
- Mais j’ai rien dit ! Me défendais-je
- Justement, conclu Chloé. Quand on n’a pas fait une chose, on s’en défend tout de suite. Et tu ne l’as pas fais, donc ça veut dire que oui.
- Olala, tu l’as fait alors ! Reprit Laura.
- Ok, je capitule ! J’avoue.

Je suppose que c’était quelque chose qu’on racontait à ses amies. Je ne savais pas trop en fait. Ces deux là étaient sans doute un peu trop curieuses. Quoi qu’il en soit, j’avais une irrésistible envie de raconter mon bonheur à tout le monde. Bien sur je mis le holà quand elles voulurent savoir les détails, mais pour résumer je leur racontais la mise en scène et combien Franck avait été merveilleux avec moi. Il l’était toujours d’ailleurs.

- T’as de la chance en tout cas, me dit Laura. Franck est super gentils. Ce n’est pas moi qui tomberai sur un mec comme ça.
- Ben, et Erwan ! dit Chloé.
- Pfff ! Le temps qu’il comprenne que je le kiffe, je serais mariée avec trois gosses !

On se mit à rire ensemble. J’y croyais pas de passer de tels moments de complicité entres copines. J’avais loupé tellement de chose en me renfermant sur moi-même. Il y avait forcément des filles sympas au lycée, ou dans le quartier. Et j’avais été bête de ne jamais nouer d’amitié.
Quand on sorti avec quelques paquets, bien sûr les garçons avaient changé de place. Ils étaient assis sur la pelouse devant les Quatre Temps.

- C’est pas une judicieuse idée de s’asseoir dans l’herbe avec un jean beige, fis-je remarquer à Franck
- Quoi ?
- Ah les meufs ! répliqua Erwan. Dès que tu te les fais elles se prennent pour ta mère !
- Hey ! Protestais-je en venant m’asseoir à côté de Franck. Tu aurais pu t’abstenir de lui raconter…
- Ben écoute, fallait t’abstenir de rester 3h dans les boutiques. J’avais épuisé tous mes sujets de conversations, rétorqua-t-il avec un sourire trop craquant dont il avait le secret et qui faisait que je ne pouvais lui tenir rigueur de rien.

On alla prendre un verre au Bistro, le café à côté la Grande Arche. Et le temps qu’on nous serve, les filles m’accompagnèrent à la boutique souvenirs. Je revins toute heureuse d’avoir trouvé un petit haut rose avec une broderie de la Tour Eiffel.

- Chouette ! s’exclama Franck quand je lui fit voir, trop de bonheur ! C’est vrai que t’en a pas déjà cinquante à la maison.
- Ben non, pas avec la Tour Eiffel !
- Ah, la Tour Eiffel ! Alors attendez un peu que je vous raconte le cirque qu’elle m’a mené pour aller voir ce tas de ferraille …

Bien sur il raconta l’histoire comme si ç’avait été un supplice, comme si je l’avais traîné de force ! Heureusement que les autres savaient qu’il plaisantait. J’étais à côté de lui, mais je n’osais toute fois pas faire autre chose que poser ma tête contre son épaule. Je n’étais pas encore habituée à afficher notre couple au grand jour, et devant les amis en plus. Je n’avais pas encore assez d’assurance pour l’embrasser en public.

Chapitre 10

On repris le métro en riant, direction Maison Laffitte. Ca faisait longtemps ! Avec les vacances, le restau avait fermé et Fabien et Emma avaient tous les deux des projets donc plus trop de temps pour les soirées dédicaces. Et ils avaient aussi profité des vacances. On pris des sandwiches au petit Casino et on mangea dans le parc, puis on fini par prendre un café au Cosy. On avait nos repère dans cette petite ville où on ne venait pourtant que rarement.
A la terrasse du Cosy, Franck et Erwan n’arrêtaient pas de nous charrier pour un rien. A les entendre, on était des petites bimbos insupportables et superficielles. On évoqua ensuite nos rentrées scolaires et Erwan nous appris qu’il n’irait pas à la fac. Il arrêtait les cours pour rentrer dans une agence de casting. Son rêve était de devenir acteur.

- Et si ça ne marche pas, je pense travailler pour partir l’an prochain au Canada ou à Los Angeles.
- Ah carrément ! s’exclama Laura.
- En France il n’y a pas beaucoup d’alternative pour les jeunes acteurs. Là bas au moins, il y a plein de séries télé où tu apprends le métier et où tu peux être remarqué. Ici il n’y a rien.
- C’est clair… Faut se donner les moyens de réaliser ses rêves et ses projets, dit Franck en s’adressant à tout le monde, mais je sentais que ça me visait surtout moi. Il usa encore de son sourire et j’eu droit à un baiser rapide sur les lèvres quand on se leva pour rejoindre le Yeti’s.

[Fini] Un peu de lecture... Hok_Mel.th

J’étais ravie de revoir Fabien et Emma, cela faisait longtemps qu’on ne s’était pas vu et bien que j’avais leurs numéros, je n’osais pas les déranger, à part pour confirmer leur actualité. On s’installa sur une banquette du fond, juste à côté d’un grand ventilateur. Cela faisait du bien. Il faisait toujours chaud dans la salle karaoké. Quand j’allais commander les conso au bar, Emma me demanda si ça allait mieux depuis la dernière fois et m’ordonna : ‘pas de larmes de soir !’, et je répondit que ‘non, ça risquait pas’ en riant. Elle promis ensuite de passer bientôt nous voir mais, il y avait quelques fans, et elle voulait passer un peu de temps avec eux.
Dans la pénombre de la salle, je me laissais aller contre Franck et il me tenait la main. Pendant que les autres dansaient, on en profitait pour échanger de timides baisers, mais on n’était pas trop à l’aise. On imaginait bien que les autres avaient les yeux rivés sur nous. On ne s’était pas embrassé de l’après midi et cela me manquait. On prenait vite ce genre d’habitudes… Heureusement dans l’intimité des toilettes, au deuxième étage, ont avait pu laisser libre cours à notre désir, profitant qu’il n’y avait personne. Mais on fut pris en flagrant délit par Kevin, le frère de Fabien.

- Ouh !! C’est chaud par ici ! La demoiselle est mineure si je ne m’abuse ? Feignit-il de demander sévèrement, et on éclata de rire. Pas de ça dans notre établissement. Ce n’est pas un bar à pute ! Allez on redescend, ne m’obligez pas à appeler les forces de l’ordre pour comportement prohibé dans les toilettes.
- A vos ordre, chef ! Répliquai-je alors que Kevin me passait un bras autour du cou en descendant les escaliers. N’empêche que tu ne sais pas ce que tu loupes, ma petite Mel… Tu ferais mieux de sortir avec un Asiat’ plutôt qu’avec un garçon commun comme celui là.
- Mais j’aime beaucoup celui là !

Je retrouvais les bras de Franck, et en passant devant la table d’Emma elle me fit signe de rester. Je le laissais donc regagner seul notre banquette. Emma avait des feuilles avec elle. C’était des paroles de chanson en fait. Elle savait que j’adorais Moulin Rouge, et c’était aussi son film préféré. Elle m’apprit en exclusivité que Universal avait fait traduire ‘Your Song’ - une chanson du film - pour l’album de Star Academy 3.

- Je vais la chanter tout à l’heure, tu la fais avec moi ?
- Sérieux ?
- Ben oui, dit-elle en riant. Mais faut faire gaffe parce que les paroles sur les prompteurs seront celle de la version anglaise. Donc il ne faudra pas les lire. On répète un peu avant ?
- Ouais pas de problème… Elle est trop belle cette chanson…dis-je après avoir parcouru le texte.
- Grave… Alors on peut faire comme ça pour le découpage…

Une demie heure plus tard, Kevin nous annonçait sur la scène du Yeti’s. Ca va il n’y avait pas grand monde. Surtout des jeunes fans prévenus par des amies que Fabien et Emma étaient là. Mais j’allais chanter cette chanson pour Franck, et ça me foutait plus le trac qu’autre chose. Ce n’était pas évident non plus de chanter ses sentiments. Je n’étais pas chanteuse moi…

- Mesdames et Messieurs ! Emma Daumas, notre future rockeuse française, et Melissa, notre fidèle cliente adorée ! Elles nous interprète de soir ‘A personne d’autre’, la version française de ‘Your Song’ d’Elton John. C’est parti !

Emma : Il est des moments dans sa vie
Qu’on n’efface pas
De ces jours qu’on ne veut pas
Garder pour soi
Moi : Comme tout simplement
Besoin de dire
La chance d’avoir quelqu’un
Comme toi dans sa vie

Emma : Je ne suis pas de ceux, non…
Doués pour les mots
Encore moins de ces faiseurs de rêves
Qui en font trop
Moi : La chose que je peux
Te donner en retour
C’est juste une chanson
Qui parle d’amour

Ens. : C’est une chanson qui ne s’adresse
A personne d’autre
Pour tous ces moment qui nous reste
Et encore d’autre
Emma : Surtout ne m’en veux pas
Moi : Surtout ne m’en veux pas
Ens. : Et surtout n’aies pas peur
C’est juste une chanson
Qui parle de bonheur
Emma : J’ai pensé à tout
Même à des remords
Mais tu sais je n’ai rien trouvé
Qui me manque encore
Comme un rayon de soleil
Sur ma chanson
Pour tous ceux à qui l’amour
Donne raison

Moi : Ne m’en veux pas d’oublier
Des morceaux de nous
La couleur du ciel
L’heure d’un rendez-vous
La seule chose importante
Que j’avais à dire
C’est d’avoir avec toi
Mes plus beaux souvenirs

Ens. : C’est une chanson qui ne s’adresse
A personne d’autre
Pour tous ces moment qui nous reste
Et encore d’autre
Emma : Surtout ne m’en veux pas
Moi : Surtout ne m’en veux pas
Ens. : Et surtout n’aies pas peur
C’est juste une chanson
Qui parle de bonheur

Ens. : I hope you don’t mind
I hope you don’t mind
If I put down in words
How wonderfull life is
When you’re in the world



On fut très applaudis. Enfin surtout Emma parce que je n’imaginais pas avoir chanté aussi bien qu’elle quand même. Les filles et Erwan étaient venues nous rejoindre.
- Waoh !! C’était trop sensas’ ! Cria Laura
- Trop beau ! Renchéri Chloé.

Je me jetais dans les bras de Franck pour descendre de la scène et on décida d’envoyer balader les autres. Il m’emmena un peu à l’écart, derrière la cabine de Kevin et m’embrassa comme si nous étions seuls au monde.

- J’ai trouvé cela magnifique.
- J’ai pensé chacun des mots que j’ai chanté. Et partager la chanson avec Emma… ! Elle est trop trop sympa d’avoir permis que t’offre cette chanson.

Il me serra dans ses bras et je le serrais encore plus fort. On s’assit sur la banquette la plus proche de nous, et je restais comme ça, lovée contre lui. On se regardait, et d’un seul coup son regard avait l’air si intense, si sérieux… Il se pencha pour me glisser un ‘je t’aime’ à l’oreille. Je me sentie alors totalement fondre de l’intérieur, c’était trop de bonheur d’un coup et je sentais des larmes monter et me brouiller la vue. Ma main s’était crispée sur son t-shirt, et mon émotion semblait le faire rire. J’articulais un ‘moi aussi, je t’aime’ mais je n’était pas sûre que quelque chose soit sortie de ma bouche. Je cachais mes larmes dans son cou, le temps de reprendre mes esprits.
Et il fallu vite les reprendre car Fabien venait s’asseoir avec les autres à côté de nous. Il donna une poignée de main aux garçons et nous fit la bise. On discuta un moment, puis Emma vint nous rejoindre. J’étais un peu sous coup de toutes ces émotions et je sais plus bien comment Franck introduisit le fait que je voulais danser dans la conversation. Mais pour une fois il fut de mon côté et expliqua que ce n’était pas évident de prendre un appart à 16 ans en plein Paris, et de mener de front un travail, les études et la danse.

- Et toi tu repars quand ? lui demanda Fab.

Cette question anodine fut comme un crash avec la réalité. J’avais oublié qu’il devait partir…

- En fait je sais pas trop…Normalement à la fin de la semaine, mais je me suis renseigné et il y aurait pas moyens de finir la fac d’éco à Paris. Donc si mes parents peuvent louer mon appart de Dijon se serait possible que je reste.

Comment ça, rester ? Et moi, on ne me met pas au courant ?! J’étais surprise mais c’était une super bonne nouvelle.

- Ah je vois tu veux pas quitter ta copine ! Exclama-t-il en riant.
- Ben ça ferait chier, oui, mais y’a pas que ça. Il va y avoir pas mal de compétitions de karaté et je vais devoir monter souvent. Un week-end sur deux faudra faire le marathon Dijon-Paris, alors je crois que je le mieux serait de prendre un appart ici.
- C’est clair, approuva Fab.

à suivre...
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Carey

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MessageSujet: Re: [Fini] Un peu de lecture...   [Fini] Un peu de lecture... EmptyLun 6 Déc - 17:14

Chapitre 11

J’attendais la quiétude de notre appart, où Emma nous avait déposé, pour demander des explications à Franck.

- Tu vas rester ici ? Pourquoi tu ne m’as rien dit ? Demandais-je gentiment – je n’étais pas du tout en colère, juste étonnée de ne pas avoir été mise au courant.
- Je te connais, tu te serais tout de suite fais des idées. D’ailleurs, ne t’emballe pas, rien est sûr…
- Mais sérieux t’envisage de continuer la fac ici ?!
- Comme j’ai dis à Fab, je vais avoir des compèt’ donc se serait mieux… Et…Et il y a toi aussi, dit-il en me prenant dans ses bras. J’y ai pensé quand on parlait de ton école de danse. Tu disais que tu n’aurais pas les moyens de payer l’appart et la danse, et ça te paraissait énorme de tout gérer dans une maison… Et moi, que je sois à Dijon ou à Pairs, tout ça c’est à plus ou moins 150 km de mes parents. Ca change pas pas grand-chose. Tu ne veux pas prendre un appart toute seule mais à deux ça t’irait ? Ça te parait envisageable ?
- Quoi ?
- Le mec qui me loue cet appart peut me le louer à la rentrée… Le loyer serait de 400 € et si on partage ça devrait être faisable. Qu’est-ce que tu en dis ?

Ce que j’en dis ? Rester toute l’année avec lui ? Se serait le rêve ! Et dans cet appart en plus. Restait encore à régler tous les problèmes pratiques et matériels : où irait-on en cours ? Où travaillerait-on ? Et… Je réalisais soudain : ma tante ! Elle ne connaissait même pas l’existence de Franck, et me croyait en stage de danse. J’allais devoir lui dire la vérité et elle n’allait sans doute pas me laisser quitter la maison comme ça, pour vivre avec un petit copain, à seulement 16 ans. Elle ne me laissait déjà pas cuire un œuf ! Cette semaine j’avais un peu oublié mon âge. Je m’étais sentie tellement libre et adulte.

Dès le lendemain, on descendait à St Pierre pour que Franck et ma tante fassent connaissance. Je prétendais le connaître depuis 2 ans et le croiser aux cours de danse quand lui allait au karaté. Le courrant passa bien entre eux. Ma tante s’étonna juste que je ne l’aie jamais amené à la maison.

Tout l’après midi, on prit des renseignements sur Internet pour trouver des écoles de danse qui acceptent les inscriptions tardives. Et quelle chance ! Il y avait une ancienne danseuse de l’Opéra de Paris qui dirigeait son établissement rue Poulbot, juste à côté de la Place du Tertre. Mais il fallait encore que je fasse mes preuves et que je sois acceptée.
Pour le boulot, on ne pouvait pas tomber mieux. Il y allait le cabaret ‘La Capsule’ à deux maisons de l’appart, rue du Chevalier. Franck s’était déjà renseigné et le propriétaire lui avait dit ok pour faire un essai. C’était tout bénéf’ pour lui. Il avait un barman/serveur qui pouvait aussi s’occuper de la sécurité si c’était nécessaire. Et moi je pourrais faire la plonge ou donner un coup de main aux heures de pointe.

Je passais mes tests à l’école de danse sans prévenir personne. J’ai horreur de savoir que les autres s’inquiètent pour moi, alors que moi-même je ne suis pas de nature à stresser. J’étais tellement enthousiasmée par tous ces évènements : l’appart, le boulot, vivre avec Franck, que je n’imaginais pas que la danse ne suive pas, vu que c’était pour cela que je m’installais à Paris. C’est donc sûre de moi et avec grâce que j’exécutais toutes les figures et enchaînements que Mlle Sasha Petrovna me demandait. J’eu un accès d’angoisse après mes exercices, en suivant Mlle Petrovna dans son bureau pour le verdict.

- Vous savez que nous avons examiné votre dossier mais que nos inscriptions sont closes… Je n’accepte ici que les meilleures. Tous les ans je soumets des élèves au concours de l’Opéra de Paris et les danseuses retenues peuvent suivre le stage d’entrée aux Ballets de Paris. C’est extrêmement difficile. Cette école n’a rien à voir avec les quelques heures de danses que vous pratiquiez avant.
- Je sais, et je suis prête à m’investir tous les jours dans la danse, c’est toute ma vie.
- Nos cours sont de 13 h à 18 h, annonça-t-elle sèchement. De 13 à 14 h : cours théorique. 14 à 17h : pratique. Et 17h15 à 18h : entretien avec un dietéticien-masseur qui vous apprendra à connaître votre corps. Je ne tolère aucun retard ni absence.

Je me contentais d’hocher la tête. Elle me disait tout cela parce que j’étais prise ou pour m’expliquer que je n’étais pas à la hauteur de la maison ?

- Vous ne m’avez pas fait mention de vos parents sur votre dossier, se sont bien eux qui vont payer l’école ?
- Oh… Je… Je n’ai plus mes parents. Je vais travailler pour payer moi-même les cours.
- Vous vivez seule jeune fille ?
- Oui, je viens de prendre un appartement à quelques rues d’ici, et je continuerais mon bac par correspondance.
- Je vois…. Et vous pensez pouvoir mener tout de front. La danse est épuisante et coûteuse. Vous pensez vraiment avoir la force de travailler après un après-midi de danse ?
- Les danseuses de l’Opéra répètent les après-midi et elles ont encore l’énergie de jouer leur ballet le soir. Donc j’y arriverai.

Elle me regardait en silence et je vis pour la première fois un sourire éclairer son visage.

- Très bien, vous semblez déterminée et avoir du caractère. J’aime ça chez les danseuses. Avant d’interpréter un personnage, il faut d’abord avoir sa propre personnalité. Et je vois aussi que vous pensez à votre avenir au cas où la danse ne marcherait pas comme prévu. C’est une bonne initiative. Je pense cependant que vous allez avoir des problèmes pour financer votre adhésion. Une école professionnelle est très coûteuse. Ce que je vous propose c’est de vous accepter en tant qu’élève boursière…
- C’est vrai je suis acceptée ?! la coupais-je
- Mais en échange, il se peut qu’on vous retienne après les cours pour aider notre secrétaire ou ranger les salles.
- Je ferais ce que vous voudrez du moment que je puisse danser !

Waouh !! J’étais acceptée ! Dans un mois je serais dans cette école et c’est une danseuse Etoile de l’Opéra de Paris qui me ferait cours. J’appelai Franck dès que j’eu quitté Mlle Petrovna et il proposa d’aller fêter ça avec Erwan, Laura et Chloé à la Capsule.

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Episode 12

Il fallu ensuite annoncer toutes les nouvelles à ma tante. Que j’étais admise à l’école Petrovna, que j’allais vivre et travailler à Paris et partager l’appartement avec Franck. J’étais descendu à la maison pour lui parler en face et non au téléphone parce que ça faisait un paquet de nouvelles, et finalement tout ne se passa pas si mal que ça. Elle était vraiment très contente pour la danse, elle savait que je rêvais depuis longtemps d’être danseuse, mais en revanche elle était très inquiète de me savoir seule à Paris. Elle ne me pensais pas capable de vivre seule. Et encore moins de travailler en plus de mes études et la danse. Je lui dis alors que Franck allait vivre avec moi et payer la moitié du loyer, et qu’on se partagerait les taches ménagères. Elle tenta pendant une bonne heure de me dissuader de m’installer ‘avec ce garçon que je connaissais presque pas’ mais en vain. Elle était persuadée que nous ne tiendrions pas un mois avec ce train de vie. Elle n’était pas ma mère, et elle se sentait limitée quand à l’autorité qu’elle devait exercer sur moi. Je crois qu’il en avait toujours été ainsi. C’est moi qui ne sortait pas, mais elle, elle m’avait toujours laissé sortir à ma guise : aller aux cours de danse, aux soirées dédicaces,… Je pense aussi qu’elle pensais que je prenais cette décision pour un coup de tête, qu’il s’agissait d’une amourette de vacances et que le mois prochain, je reviendrais en pleurant après que Franck m’ai quitté. Mais son côté maternel reprenant le dessus, elle m’offrit de payer la moitié de ma part de loyer afin que je ne sois pas ‘sans le sous’. Et j’acceptais parce que je savais bien que ça ne serait pas évident et que j’allais sûrement galérer les fins de mois.

Le soir nous faisions part de tout cela aux amis, qui furent ravis pour nous. Erwan aussi voulait prendre un appart sur Paris pour être sur place pour faire ces castings. Et Laura et Chloé proposèrent qu’on partage tous un grand appartement l’an prochain quand elles seraient à la fac ! Mais je trouvais celui-là trop bien situé pour le quitter. En plein Montmartre et à côté d’un boulot et de l’école de danse. Et la fac de Franck était à quelques stations. Pas question d’aller ailleurs !
Ils restèrent la nuit chez nous et le lendemain on recevait les parents de Franck. Ce qui les dérangeait c’était le prix du loyer. Son père appela le propriétaire et lui fit une offre d’achat dont nous n’avons pas eu connaissance, mais l’arrangement sembla satisfaire les deux parties.

- C’est périlleux cet arrangement avec le locataire de ton appartement de Dijon, lui dit son père. Si un mois il ne te paie pas, tu ne pourras pas non plus payer ton loyer… J’ai donc acheté l’appartement et c’est moi qui encaisserais le loyer de l’étudiant. Néanmoins ne vous croyez pas tirés d’affaire pour autant, jeunes gens ! Votre nouveau propriétaire vous demande quand même un loyer de 80 € chacun.
- Le montant sera moins élevé, répliqua sa mère. 400 € ! … C’était exorbitant !

Je les trouvais très sympa. Il avait de la chance de les avoir. Ca devait être très rassurant d’avoir des parents qui peuvent subvenir à nos besoins. Le côté financier n’était pas le principal bien sûr, mais il aidait pas mal. Beaucoup de parents payaient les études de leurs enfants, ou leur permis. Or, je n’avais pas cet avantage. Je remerciais donc les parents de Franck d’avoir baissé le prix du loyer. C’était déjà une grande chose pour moi. Payer 80 € au lieu 200, ça faisait une sacré différence !
Franck discuta avec eux pour faire quelques travaux, afin d’avoir une salle de bain et des toilettes quand même. A quelques rue, on avait repéré la société G.I.P : agencement d’appartements. On passa les voir après notre déjeuné chez Asia Délice, rue Ramey. Les hommes parlèrent un moment affaire, pendant que la mère de Franck et moi regardions des croquis de design d’intérieur et des échantillons de matériaux. Le soir on fit quelques plans, deux jours plus tard un entrepreneur vint prendre des mesures et le lendemain l’appart était en travaux pour les deux prochaines semaines.

Tout ce passait si vite et en même temps c’était étrange comme tout me paraissait normal. Franck et moi ne sortions ensemble que depuis un mois et cela me semblait naturel de faire les courses avec lui, de s’arrêter dans une boutique de papier peint pour choisir les motifs de notre chambre ou la peinture de la salle de bain. On passa la semaine à squatter chez les amis parce que le bruit et les odeurs de peintures n’étaient pas très agréables, et nous continuions à découvrir Paris. On se baladait dans le quartier après une visite à Notre-Dame, quand les rues nous menèrent au marché aux fleurs. J’y traînais donc Franck pour m’aider à choisir des plantes pour la maison.

- Mais on n’a pas besoin de ça… rala-t-il.
- L’appart sera plus gai avec des fleurs.
- Si tu veux un appart gay c’est dans le Marais qu’il faut le prendre pas à Montmartre.
- Hahaha, très drôle.

J’avais vu quelques plantes qui me plaisaient bien mais on avait prévu de manger dans un café du coin, il valait mieux revenir le lendemain pour ne pas m’encombrer de pot de fleurs. On s’offrit notre dîner en amoureux de l’autre coté du Petit Pont, au Café Notre Dame. A la fin du repas des musiciens vinrent jouer de l’accordéon et du violon, des vieilles chansons françaises qui faisaient le bonheur des touristes, et le mien aussi. La capitale avait encore le pouvoir de m’émerveiller. A droite la cathédral Notre-Dame, à gauche la Seine bordée de bouquiniste et d’artistes peintres, et un air d’accordéon. Tout cela faisait tellement cliché. Et il y avait cet homme en face de moi qui me tenait la main ou m’embrassait par-dessus la petite table ronde. Ma vie avait tellement changé grâce à lui. Il avait transformé la petite adolescente en femme, mais sans aucune brutalité. C’était dans l’ordre des chose : on grandissait, on aimait, on quittait la maison. Ca s’était fait si vite, mais j’étais ravie d’atterrir dans l’âge adulte avec lui, à bord du love express.


Le lendemain, je me réveillai dans ses bras. On était Dimanche, on pouvait donc faire la grasse matinée, il n’y avait pas d’ouvriers pour nous déranger. Je restai donc lovée contre lui pendant qu’il lisait des magazines de Karaté et de Manga. Je me décidais quand même à quitter le clic clac pour cuisiner le repas de midi mais j’avais un peu la flème de retourner à l’Ile de la Cité pour les fleurs.

- Ca fera une sortie, insista Franck. Quand on décide quelque chose faut s’y tenir. Avant on pourra passer au Louvre si tu veux. C’est le premier dimanche de septembre et j’ai vu sur un guide que c’était gratuit les premiers dimanches du mois.

C’était donc parti ! Mais quelle surprise en arrivant au marché aux fleurs : il n’y avait plus aucune fleurs mais une multitude de cages remplies d’oiseaux qui chantaient dans tous les coins !

- Tu t’es gouré de rue, non ? demanda Franck stupéfait. Un marché aux fleurs ça disparaît pas comme ça.
- Ben non c’est bien là… Rappelle-toi, on a fait le même chemin hier.
- On marchait au fil des rues… Au hasard. Donc on a du se tromper c’est tout.
- Mais non, il ne peut pas y avoir deux halles comme ça…

Je demandait à un vendeur de perroquets à l’entrée, où se trouvait ce fameux marché aux fleurs que j’avais visité hier dans ce quartier. Il parti alors d’un grand un éclat de rire.

- Ah ! Elle est pas d’ici la p’tite dame !
- Elle est pourtant pas de bien loin mais elle a aucun sens de l’orientation, intervint Franck. C’est bien les femmes ça ! Elle me traîne voir les plantes hier et aujourd’hui, pas fichue de retrouver le marché ! Ah je vous jure !
- Mais, jeunes gens, vous y êtes au marché aux fleurs !
- Ah, on jurerait pourtant des oiseaux, plaisantai-je.
- C’est qu’on est dimanche aujourd’hui. Et les fleuristes laissent place au marché aux oiseaux le dimanche.

Ahhh ! Ben ça par exemple ! Quelle surprise ! Ils pourraient l’annoncer quelque part. On fit quand même le tour pour passer la fin d’après-midi avant de rentrer tranquillement chez nous.

à suivre...
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Carey

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MessageSujet: Re: [Fini] Un peu de lecture...   [Fini] Un peu de lecture... EmptyLun 6 Déc - 17:25

Episode 13

La semaine suivante, j’avais déménagé mes affaires à l’appartement et nous invitions nos parents et amis pour notre pendaison de crémaillère. C’était incroyable. L’appart était refait à neuf. On avait une vraie salle de bain avec douche et baignoire, et une chambre. On avait laissé les étagères d’origine, dans le renfoncement au fond de la chambre, et cela faisait un petit dressing. Dans le salon on avait gardé le clic clac et rajouté une table basse et la télé. Et il n’y avait rien eu à faire à la cuisine, qui était déjà toute équipée. Le prolongement du plan de travail nous servait de table.
Laura et Chloé m’avaient apporté comme cadeau tout un ensemble de produit Yves Rocher.

- Vous n’auriez vraiment pas du, leur dit Franck. Non mais vraiment. La salle de bain est déjà envahie de tubes et de pots des toutes les couleurs qui sentent les fruits. Je sens la fille moi après ! Impossible de trouver un savon normal !
- C’est ça de vivre avec une fille, répondit Laura.

Les parents de Franck nous offrirent un four à micro-onde et ma tante un robot ménager. Elle me laissa même ses deux livres de cuisines. Elle s’inquiétait vraiment de savoir ce que j’allais faire comme cuisine, malgré toutes mes tentatives pour la rassurer. Erwan apporta des mangas pour Franck. Avec tous ces cadeaux j’avais l’impression de me marier !

On dormi pour la première fois dans notre chambre et notre lit était tellement plus confortable que le clic clac ! C’était comme une lune de miel, on fit l’amour toute la nuit. Cette fois une page de ma vie était tournée. Ce n’était plus des vacances, ni une entr’acte dans la réalité. J’avais mon appartement, mon copain, bientôt un travail et j’allais pouvoir danser ! Pour la première fois de ma vie, ce rêve avait l’air concret. Même si je ne devenais pas danseuse Etoile à l’Opéra de Paris, j’aurais une formation professionnelle qui pourrait me permettre d’intégrer une troupe, peut-être moins prestigieuse, mais je pourrais toujours danser. Bizarrement l’Opéra de Paris n’était plus mon but principal. Mes objectifs avaient changé, et maintenant l’important était surtout de vivre ici, auprès de Franck et de partager de bon moment avec lui. On aurait tout notre temps pour visiter Paris et découvrir de beaux endroits.

Il rentra à Dijon pour aller régler des papiers et chercher les dernières affaires dans son ancien appartement. Je restais seule à Montmartre. Pour une fois je n’avais pas eu ce pincement au cœur en voyant le train partir à la Gare de Lyon. Au contraire, je lui offrais mon plus beau sourire, lui envoyais des baisers et je repartais d’un pas assuré prendre le RER pour aller faire quelques courses pour les prochains jours. Le soir, je dînais vite fait avant de m’installer devant la télé avec les papiers du CNED, l’organisme de cours par correspondance. Je me sentais vraiment indépendante, adulte. Je n’avais besoin de personne. Je pouvais vivre seule et assurer des taches quotidiennes, ce dont je ne me serais pas cru capable. Franck avait réveillé en moi une assurance que je n’aurais jamais cru avoir. Ou peut être était-ce seulement son amour qui me rendait plus forte. Je me voyais à travers ses yeux, et il avait tellement confiance en moi, il me croyait capable de tout, et j’avais fini par le croire. Il avait littéralement chamboulé ma vie. Et je l’aimais tellement. Je relisais les textos qu’il m’avait fait en arrivant à Dijon. Je lui manquais déjà et il m’aimait. Je devais avoir l’air d’une folle à sourire bêtement à mon téléphone. Mais heureusement, personne ne le voyait !


Le lendemain, impossible de le joindre. A croire que j’appelais toujours quand il était en rendez vous ou occupé, et le soir il faisait la fête avec ses copains. Je n’eu pas de nouvelle le jour suivant non plus et d’un seul coup je ressentais terriblement le manque d’attention qu’il avait à mon égard, ses baisers me manquaient… Je n’allais quand même pas devenir comme ces filles qui ne peuvent pas vivre quelques jours sans leurs copains ?! Je pris mon sac avec mes pointes, demie pointes, mon cache-cœur, et je filais à l’école de danse. Mlle Petrovna m’avait dit que je pouvais venir m’entraîner au foyer de l’école quand je voudrais pour me préparer à la rentrée. Je devais en plus étrenner mes nouvelles pointes et les ‘casser’ pour avoir moins mal pendant les cours intensifs.

Je descendis ensuite au supermarché et j’entrepris de remonter à l’appart par les escaliers, malgré la tentation de prendre le funiculaire. Comme disait Franck, on économisait un ticket et on se musclait les jambes.

J’étais en train de faire chauffer les pâtes pour mon dîner quand mon portable sonna. C’était la mère de Franck. Tout d’abord je ne compris rien de ce qu’elle me disait. Elle avait l’air complètement paniquée, elle pleurait, et on captait mal. Je lui fis répéter. Les mot accidents et mort me vinrent vaguement aux oreilles, mais je l’entendais mal.

- Il est mort, Melissa ! Me criait-elle pourtant dans l’écouteur. Mon fils… Il est mort ! Et je ne perçu que des sanglots à l’autre bout du fil.

Je restais debout devant la gazinière. L’eau qui bouillait était la seule chose que j’entendais. Machinalement j’éteignis le bouton et callait le téléphone contre mon épaule pour verser l’eau dans l’évier. J’écoutais son père me raconter l’accident, une voiture qui avait grillé un stop à vive allure. Franck était sur le trajet de retour. Je coupais un morceau de beurre pour mettre dans la casserole et je remuais le tout. Je ne me rappelle pas vraiment de la suite. J’ai certainement du manger ces pâtes dans un état second. Mon cerveau n’avait pas du enregistrer encore la teneur de cette conversation, et quand je réalisais soudain ce que venait de me dire ses parents, je fut prise d’une violente nausée. Puis ce fut les larmes, et une douleur si forte que j’en perdais parfois le souffle.
Mort. Il ne reviendrait pas. Jamais. Je ne pouvais pas le croire. Etait-ce parce que je l’aimais si fort, parce qu’il m’était tellement indispensable qu’on me privait de lui ? Quand on a connu un tel amour, un tel bonheur, comment pouvait-on vivre sans ? C’était tellement injuste. Je m’endormi de fatigue après avoir tant pleuré. Je me réveillai pourtant plusieurs fois, complètement désemparée, et je voyais son visage, j’entendais ses blagues, ses répliques… Dans la chambre je croisais ses vêtements, dans le salon un Bushido Magazine traînait sur la table basse avec ses mangas. Et quand j’allais me rafraîchir dans la salle de bain, je sentais son parfum envahir la pièce. Je me recouchais inévitablement brisée en sanglots.
Le lendemain matin, j’avais tellement pleuré que mes yeux étaient tout secs. Les larmes avaient lavé toutes les couleurs de ma vue. Tout ce que je voyais était gris. Le café bouillant ne réchauffait pas mes mains glacées. D’ailleurs, je n’avais même pas froid, je ne ressentais plus rien. On m’avait enlevé la seule chose de bien dans ma vie, la seule personne qui m’aimait, tellement qu’il n’avait pas voulu vivre loin de moi. Sans lui j’étais privée de tout, j’étais si vide.

à suivre... pale Neutral Crying or Very sad Neutral Crying or Very sad pale

C là que la chanson de Matt 'Parti trop tôt' va trop bien ! j'ai cru qu'il allait lu l'histoire tellement ça colle bien... sniff ! Crying or Very sad

PARTI TROP TÔT

Doucement mon âme quitte mon corps
Je sens arriver la mort
J’ai tant de choses à faire encore
Ma dernière pensée va vers celle que j’aime
Mon amour
Dites lui que je l’aimais plus que tout
Je veux que tu sois forte, baby

Fais sans moi à présent
Et regarde loin devant
Et pardonne moi

Refrain :
J’aurai voulu que ça se passe autrement
J’aurai voulu une fin de roman
Le destin en a décidé autrement
J’avais tant de chose à faire sur cette Terre
Je n’ai pas connu les joies d’être père
Là haut j’en garde comme un goût amer

On avait tout pour devenir heureux
Aujourd’hui j’ai rejoint les cieux
De là où je suis-je veille sur toi
Je repense à tout ce qu’on aurait du faire
Tous les deux
Il faudra que tu avances sans moi
Je veux que tu sois forte, baby

Fais sans moi à présent
Regarde droit devant
Et pardonne moi

J’aurai voulu que ça se passe autrement
J’aurai voulu une fin de roman
Le destin en a décidé autrement
J’avais tant de chose à faire sur cette Terre
Je n’ai pas connu les joies d’être père
Là haut j’en garde comme un goût amer

Pardonnez moi, tous ceux que je laisse en bas
Merci de tout ce que vous avez fait pour moi
Je m’en vais
Reste présent par la pensée
Avec vous tous

J’aurai voulu que ça se passe autrement
J’aurai voulu une fin de roman
Le destin en a décidé autrement
J’avais tant de chose à faire sur cette Terre
Je n’ai pas connu les joies d’être père
Là haut j’en garde comme un goût amer
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Carey

Carey


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MessageSujet: Re: [Fini] Un peu de lecture...   [Fini] Un peu de lecture... EmptyLun 6 Déc - 17:52

Episode 14 [sponsorisé par kleenex Crying or Very sad ]

Ma tante voulu que je revienne vivre avec elle après cela. Mais je ne voulais pas quitter Montmartre. C’était le lieu où j’avais été si heureuse avec Franck. Vivre où il avait vécu était très douloureux mais c’était sans doute la seule chose qui me rattachait à la vie. J’aurais du commencer les cours de danse, mais au lieu de ça je passais mes journées à lire ses magazines, ses mangas. Je voulais lire ce qu’il avait lu. Souvent j’allais à la fenêtre et je ne voyais plus le charme de Montmartre. Ce n’était qu’une butte inaccessible, semée d’escaliers que j’utilisais uniquement par nécessité, pour faire les courses. C’était mes seules sorties. Cela m’occupait. Comme les autres taches ménagères.
Quand je me levais le matin, je n’avais qu’une hâte : qu’on arrive vite au soir. Les jours me paraissaient terriblement longs et inutiles. J’avais imaginé toute ma vie avec lui et d’un seul coup je n’avais plus aucun repère. J’étais complètement perdue. Pour dire vrai, l’avenir me faisait peur. C’était comme prendre le funiculaire pour arriver à une vaste plaine, une étendue de terre battue, aride, sans vie. Et j’avais beau avancer, j’étais seule. Livrée à moi-même. Personne n’était là pour me parler, me protéger, m’embrasser, me faire l’amour.
Les amis passaient de temps en temps, mais je ne supportais plus leur tristesse, ni leur larmes. Ce n’était pas eux qui avaient perdu leur petit ami, et encore, il était tellement plus que ça pour moi. Ils ne connaissaient pas vraiment Franck au fond. Alors afficher une peine plus grande que la mienne, je trouvais cela déplacé. Surtout qu’en quittant l’appartement ils retrouvaient leurs familles, ils étaient heureux. Chloé voyait un garçon de sa classe. Et après une visite, j’avais surpris Laura et Erwan en train de s’embrasser dans la rue. Ils me mentaient, ils ne me croyaient pas capable d’accepter leur bonheur. Franck ne m’avait jamais menti. Il m’avait toujours fait confiance. Lui aurait su que je me serais réjouie que ces deux là sortent enfin ensemble. Mais maintenant, qui me connaissait vraiment ? Personne. Il n’y avait que lui. Et je ne voulais plus jamais me confier à d’autres. Ils ne le méritaient pas. Ils ne sauraient pas m’aimer. Et je n’aimais vraiment que lui. Qu’il ne soit plus là n’était qu’un détail. Je continuais de l’aimer. C’était toujours l’homme de ma vie.

Je reçu un jour une visite bien inattendue : Mlle Petrovna. Elle s’était inquiétée de ne pas me voir aux cours de danses mi-septembre et avait appelé chez ma tante. Elle avait alors apprit toute l’histoire.

- Je ne vous laisserais pas vous morfondre dans un sinistre appartement sous les toits, mademoiselle ! Me réprimanda-t-elle.
- Mais il était toute ma vie ! M’écriais-je. Je la vis alors lever un sourcil. Elle avait l’air surprise.
- Vraiment ? Ce n’est pourtant pas ce que vous m’avez dit lors de votre entretien.
- Je crois que nous n’en avons pas parlé. C’est le seul homme que j’ai aimé, il était vraiment toute ma vie ! m’exclamai-je, énervée qu’elle ne me crois pas.
- Non, la danse est toute votre vie ! Vous avez fait les démarches pour trouver une école qui vous accepte tardivement, vous m’avez épaté par votre assurance et votre joie de vivre lors de votre audition. Et vous êtes bien jeune pour jouer les veuves inconsolables ! Des hommes vous en connaîtrez d’autres. Des chagrins et des malheurs aussi, croyez moi.
- Mais c’est lui qui me donnait la force de faire tout cela…C’est grâce à lui si je me suis inscrite à votre école.
- Et bien quel bel hommage vous lui faites ! En retour vous gâchez tous les sacrifices qu’il a fait pour vous. Il a quitter sa ville et ses amis pour vivre ici avec vous, si ne m’abuse ? Parce que sans lui vous seriez pas venue habiter seule à Paris ?

Mon Dieu, cette femme était vraiment horrible de me parler de la sorte ! De me rappeler tout ce que je savais déjà. Je savais bien qu’il avait décidé de vivre à Paris à cause de moi. Pour que je puisse danser. Et parce qu’il m’aimait, qu’il voulait rester au près de moi. Et qu’on était tellement heureux ! Ca faisait tellement mal de savoir que j’étais un peu liée à sa mort. Si j’avais été plus responsable j’aurais pris un appartement toute seule, il serait rentré pour reprendre la fac à Dijon. Il n’aurait jamais fait ce trajet. Et il serait encore en vie. Ca faisait vraiment trop mal de penser à des choses comme ça… Si j’avais retenue mes larmes devant les amis, là je ne pouvais pas. La douleur était trop forte.
Elle dû s’apercevoir qu’elle me faisait vraiment mal parce qu’elle resta un moment silencieuse.

- Votre ami avait une passion ? demanda-t-elle soudain.
- Euh… Oui, il faisait des arts martiaux, répondis-je, prise au dépourvu. Je ne voyais pas pourquoi elle voulait savoir cela.
- C’était vraiment une passion ?
- Oui, pourquoi ? Il était champion de karaté, et il s’entraînait un peu tous les jours. Il voulait en faire son métier. Enseigner les techniques de défense et de combat.
- Si vous lui aviez demandé, est-ce qu’il aurait cessé cette activité ?
- Quoi ? Mais jamais je ne lui aurais demandé d’arrêter ! Pourquoi toutes ces questions ?
- Parce que je pense que lui non plus ne vous aurait jamais demandé d’arrêter la danse. Ce n’est pas ce qu’il voudrait. Si vous abandonnez, ce n’est pas ça qui le ramènera ! Et vous aurez perdu, et votre ami, et votre carrière ! Seulement le temps que vous repreniez vos esprits il sera trop tard, et là vous aurez une bonne raison d’être désespérée.

Elle prit ses affaires et avant de fermer la porte me rappela que les cours était à 13h. Je ne pouvais que penser à ce qu’elle venait de me dire. C’est vrai que rester ici n’allait pas le faire revivre.

Les semaines suivantes, son discours continuaient de me trotter dans la tête. Il avait prit cet appart pour qu’on soit ensemble et que je puisse danser. Il savait ce que représentait une passion dans la vie et il voulait que je vive la mienne. Je n’avais pas de croyances particulières. Tout ce que je savais c’est qu’il n’était plus physiquement auprès de moi. Maintenant, me voyait-il de quelque part ? En inversant les rôles, je l’imaginais lui, brisé de chagrin, affalé sur notre canapé, passant ses journées à rien faire puisqu’il aurait abandonné le karaté. Cette vision m’était aussi insupportable que sa mort. L’imaginer ne faisant plus ses Arts Martiaux me paraissait terrible. Parce que je savais que s’il avait continué, il aurait eu des petits moments de répit à sa douleur. Ces moments pendant lesquels il aurait pensé à rien d’autre qu’exécuter parfaitement tel et tel mouvement. Je restais songeuse un bon moment. Je pleurais inévitablement en le revoyant exécuter ses katas dans le salon et je voyais aussi une jeune danseuse avec lui. Je tendis ma jambe et la pointe du pied. Ça devait faire trois mois au moins que je n’avais pas fait un pas de danse. Ma cheville était rouillée, je sentais les articulations rouler comme si elles résistaient.
J’allais prendre une douche, je me cuisinais un repas et je filais aux cours de danse. Rien qu’en entrant dans le hall, les photos de ballets dans lesquels avait brillé Sasha Petrovna me donnèrent un peu de courage et me rappelèrent mes premières amours. Avant même de connaître Franck j’avais rêvé d’être une Etoile. Et cela suffisait à me rendre heureuse. Mais ce n’était qu’un rêve. Et tout ce que j’avais vécu avec lui, c’était la réalité. Des sentiments et des moments bien réels. Personne ne pouvait me dire que cela ne comptait pas quand même. La danse ne pouvait plus me suffire, elle ne pouvait plus me rendre entièrement heureuse.

J’entrais dans le vestiaire les yeux humides, mais en salle de danse, mon émotion disparue comme je me concentrais sur mon en dehors et les figures demandées. Je n’allais pas m’extasier de bonheur tout à coup, mais je retrouvais un doux sentiment de plaisir qui était comme un baume sur ma blessure si profonde. Et nouer les rubans de mes pointes, c’était comme raccommoder mon cœur. Lui mettre des fils pour l’aider à cicatriser.

Trois heures après, j’avais mal un peu partout mais je me sentais bien. Je rentrais chez moi par la place du Tertre. Je remarquais alors les feuilles vertes qui se teintaient de brun pour la première fois. Et les couleurs des palettes des artistes me paraissaient éclatantes. Il me semblait me réveiller d’un long sommeil. En arrivant rue du Chevalier, je me mêlais à l’agitation de la rue, les boutiques de souvenirs étaient animées de touristes et je m’asseyais à une table de la crêperie pour profiter un moment de la bonne ambiance. Je dépareillais parmi ces gens, je n’étais guère joyeuse. Mais c’était un début.

Episode 15

Le week-end suivant, je mangeais devant Moulin Rouge, ce film que j’avais tant aimé. Maintenant il ressemblait étrangement à ma vie. J’aurais pu commencer ce récit exactement comme Tristan commence le film. « L’homme que j’aime est mort. » Il aurait pu me replonger dans ma déprime mais il eu l’effet contraire. Après manger, j’allais admirer le Sacré-Cœur illuminé, habillé de son halo ocre. Je sirotais le capuccino que j’avais pris à la Capsule, sur les marches, en faisant le bilan de ma courte vie.


Avant de connaître Franck, je n’étais pas malheureuse, mais je ne me rendais pas compte à quel point ma vie était banale. Il y avait amenée un peu de fantaisie. Beaucoup même à vrai dire. Il m’avait apprit à m’ouvrir aux autres et j’avais appris que les gens ne me rejetaient pas forcement. J’avais des amis aujourd’hui. Laura, Chloé, Erwan… je les avais repoussé ces derniers temps, mais ils étaient pourtant toujours à mes côtés, et appelaient régulièrement pour prendre des nouvelles. Il m’avait aussi appris que la vie, ce n’est pas rêver dans sa chambre. Qu’il faut se donner les moyens de réaliser ses rêves si on ne veut pas se réveiller un jour avec des regrets. Cet été j’avais grandis à ces côtés. Il était passé dans ma vie comme un ange, pour me guérir de toutes mes blessures et me guider. Je n’avais aucun mauvais souvenir avec lui. Je ne pouvais me souvenir que d’une histoire d’amour magique. Certaines personnes cherchaient toute leur vie à rencontrer un amour comme celui là. Il m’avait fait connaître cet amour si pur et si fort.

C’était sans doute vrai ce que ce disait la chanson : la plus grande chose qu’on puisse apprendre c’est qu’il suffit d’aimer et d’être aimer en retour. C’était sans nul doute la clé du bonheur. Il m’avait donné des ailes, je n’avais plus qu’à m’envoler et vivre ma propre vie. Je ne pouvais pas le décevoir et revenir au point de départ. Quand on rencontre quelqu’un comme lui, cela bouleverse votre destin. Je ne pourrais jamais l’oublier. Pour la bonne raison qu’il vit en moi. Il y vivra toujours. Je parle avec ses mots et ses expressions, que j’ai adopté à force de les entendre si souvent. Un petit bout de sa culture s’est installé dans un coin de ma tête. Et sa philosophie de la vie est devenue la mienne. Je ne perdrai plus le but de ma vie maintenant. Je ne lâcherai plus mon rêve.



Le lendemain, en allant chercher les amis à la station Abbesse, je sentais comme une présence protectrice autour de moi en dévalant les marches à côté du funiculaire comme il le faisait. Le ciel bleu me renvoyait la chaleur de son regard et je me sentais prête à tout. J’avais à nouveau cette force et cette confiance en moi qu’il avait su me donner, et qu’il m’envoyait comme un ultime cadeau, d’où qu’il soit. Tout ça, c’était lui. Il était là. Il ne m’avait pas abandonné. J’aurai du savoir qu’il n’aurait jamais fait ça. Parce qu’il m’aimait.
Je ne vais pas dire qu’il m’aimait plus que personne n’a jamais aimé. Il m’aimait sincèrement, c’est tout. Avec tout ce que ça implique de confiance, de complicité et de partage. Et il m’a légué un héritage immense.



[Fini] Un peu de lecture... 17346082



Les années qui ont suivi n’ont pas toujours été faciles. Mon moral n’est pas toujours rester au beau fixe. Il suffisait un petit coup de vent pour ramener les gros nuages. Un reportage sur les Arts Martiaux ou l’Asie et c’était la saison des pluies ! Mais j’ai toujours pensé à lui et parfois il dessinait un arc-en-ciel après les perturbations.
Il m’a toujours donné la force de surmonter les moments les plus angoissant de ma vie. Notamment ce jour où j’ai du remplacer au pied levée la danseuse Etoile dans Gisèle. C’est ce soir là que je rencontrai l’homme qui allait partager ma vie. Le pauvre ! Soit disant qu’il était tombé amoureux ce soir là. Il ignorait alors que pour arriver à mon cœur, le chemin était plus rude encore que celui qui mène à mon appartement, ce petit refuge en haut de la Butte que je n’ai jamais quité.
C’est un photographe qui s’appelle Jérémy. Un véritable artiste ! Il photographie, il dessine, il peint et il fait même de la poterie ! C’est lui a fait le service à mazagran qu’on a à la maison, avec des scènes de Montmartre peintes dessus. Il aime aussi redonner une seconde jeunesse à mes vieux t-shirts, ou décorer mes jeans. Mes vêtements ont un air mi-hippy mi-grunge avec lui. Je l’ai laissé s’installer au 27 rue du Chevalier de la Barre plus rapidement que dans mon cœur. Il a du être vraiment patient avant que je lui face une place.

Le week-end il expose ses toiles sur la Place du Tertre. Souvent je passe mes après-midi avec lui, je lui apporte des sandwiches et de quoi boire. Notre petit Franck adore prendre les pinceaux de son papa pour griffonner des petits chef-d’œuvres. Je le laisse alors là, et je m’en vais vagabonder dans les rues, accompagné de mes souvenirs. Quand je regarde mon fils, je ne peux m’empêcher de voir une version miniature de cet homme que j’ai tant aimé. Encore plus quand je vois à ses cours de karaté. Mais peut être que c’est moi qui force la ressemblance. Toujours est-il que je suis en paix avec moi-même maintenant. Chacun des hommes de ma vie à sa place dans mon cœur et la cohabitation se passe plutôt bien.

Il arrive que je m’absente pour me produire dans d’autres villes, et Jérémy prend le relais à la maison. Il joue admirablement bien les mamans. Et parfois c’est lui qui disparaît quelques jours peindre dans je ne sait quel quartier de la ville.
Je n’oublie pas qu’aimer, c’est avant tout laisser l’autre vivre sa passion. Nous respectons tous les deux cette prérogative. Et j’adore cette vie de bohème que nous menons !

The END

voilà voilà... mais je bosse sur une suite pour Noël là. Smile
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shital

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MessageSujet: Re: [Fini] Un peu de lecture...   [Fini] Un peu de lecture... EmptyLun 6 Déc - 18:09

thumright G-E-N-I-A-L-E! On a l'impression d'avoir le clip de "parti trop tot" avec ta Story!
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Carey

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MessageSujet: Re: [Fini] Un peu de lecture...   [Fini] Un peu de lecture... EmptyLun 6 Déc - 18:49

Merci merci ^^ Ben c pour ça que moi je racroche pas mal ça à Matt, mais à la base... trop rien à voir, ça parle même d'autres artsites lool Laughing

Sinon si Matt veut en faire un clip - en abregeant - bé pas de pb ^^
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Ellen*
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MessageSujet: Re: [Fini] Un peu de lecture...   [Fini] Un peu de lecture... EmptyLun 6 Déc - 20:54

P*tin c'est TROP biein!!! un peu long de lire tout ça de suite mais pffffffffffouuuu j'etais trooop dans l'histoire!!
BRAVO!!!
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*CaSs*

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MessageSujet: Re: [Fini] Un peu de lecture...   [Fini] Un peu de lecture... EmptyMar 7 Déc - 11:34

ça vous derange pas, j'irai y lire un autre jour!!! c'est trop long ça me demotive !!!
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*Ophé*

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MessageSujet: Re: [Fini] Un peu de lecture...   [Fini] Un peu de lecture... EmptyMar 7 Déc - 19:06

¤*¤1#Ka$$AnDr€#1¤*¤ a écrit:
ça vous derange pas, j'irai y lire un autre jour!!! c'est trop long ça me demotive !!!

lol c'est clair lol
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shital

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MessageSujet: Re: [Fini] Un peu de lecture...   [Fini] Un peu de lecture... EmptyMar 7 Déc - 19:10

Vous ratez quelque chose dommage pour vous!!!! En fait Carey la prochaine fois post chapitre par chapitre ca donnera le tps aux miss de lire loool et de nous faire hurler a cause du suspens mdr!
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Lylia

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MessageSujet: Re: [Fini] Un peu de lecture...   [Fini] Un peu de lecture... EmptyMar 7 Déc - 20:46

C trop bien (les 3 premier chapitre) c trop long tu ve que je craque ou quoi!! lol
CHAPEAU a Shishi qui a tout lue!!! salut
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Carey

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MessageSujet: Re: [Fini] Un peu de lecture...   [Fini] Un peu de lecture... EmptyMar 7 Déc - 21:04

Bé je voulais poster genre 3, 4 chapitre et laisser les gens lire mais Miss, tu me disais tj 'vite la suite, la suite !!' alors j'ai obéis lol

Mais vous avez le temps ! maintenant que c posté ça y reste lol merci pour les compliments en tout cas. ^^
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Kakahuette

Kakahuette


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MessageSujet: Re: [Fini] Un peu de lecture...   [Fini] Un peu de lecture... EmptyMer 8 Déc - 18:06

C'est merveilleux.

T'es une méchante, tu m'as fait pleurer, j'étas en larme devant mon écran, trop stupide.

J'attends ta suite avec impatience, ça fera un merveilleux cadeau de noel !

J'ai tout lu d'une traite, enfin, avec une visite chez l'ophtlmo et l'opticien au mileu.
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shital

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MessageSujet: Re: [Fini] Un peu de lecture...   [Fini] Un peu de lecture... EmptyMer 8 Déc - 18:55

Boulet Bon ok ok c'est ma faute si elle tout posté d'un coup mais aussi t'as pas qu'a ecrire des histoires comme ca nah!!!! tongue Et pis la prochaine fois elle vous fera attendre et se sera bien fait pour vous lol!
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Ellen*
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MessageSujet: Re: [Fini] Un peu de lecture...   [Fini] Un peu de lecture... EmptyMer 8 Déc - 19:05

ptdrr!!! Moi aussi ça m'a rendu troooooooop triste!!!! vivement la suiteuuuuuuhhh!!!!
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MessageSujet: Re: [Fini] Un peu de lecture...   [Fini] Un peu de lecture... EmptyMar 8 Fév - 21:34

Magnifique!!!tu compte la publier??lol elle est trop géniale j'ai tout lu d'un coup et j'avais les larmes aux yeux a la fin!!
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* M€£@Ni€ *

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MessageSujet: Re: [Fini] Un peu de lecture...   [Fini] Un peu de lecture... EmptyMar 22 Fév - 12:14

Je n'en suis qu'au chapitre 3 (c'est que c'est super long, mais je continu apres avoir posté)

Ca me fais bizarre de lire ton histoire, j'ai souvent lu et skatté le forum off de Fab (pas sous se pseudo mais de toute facon je postais rarement)
Donc les prenoms comme Hok, Erwan, et toutes la troupe ... ben j'arrive a situé qui est qui et donc a rentrer encore plus dans l'histoire c cool ...

Pis quand sa meilleure amie est modo sur le site off ca aide Embarassed Laughing Razz
(en gros ... Carey tu vas comprendres lol, maïdo et moi on se connait depuis presque 15 ans et c'est ma meilleure amie)

Bref, j'en suis qu'au début mais ton histoire est genial !!
J'y retourne lol !
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MessageSujet: Re: [Fini] Un peu de lecture...   [Fini] Un peu de lecture... EmptyMar 22 Fév - 15:13

Bouh ... c'est même pas drole chui en larmes !!! Crying or Very sad Crying or Very sad Crying or Very sad
Nan mais serieux, elle est horriblement magnifique ta story Sad

Tu écris vraiment bien et tu sais a chaque fois trouvé les bons mots !

Alala mais c'etait genial, j'ai lu toute l'histoire d'un coup, mais je regrette pas !

Une suite ? quand ? viteuh siouplé !!!

(ps: que se soit celle là ou certaines autres, je lis beaucoup d'histoire, de fanfics, même de webseries ... serieux elles sont geniales ! mieux que certains films que j'ai vu a la tv ... !)
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